Des Sériot et des vins.






Belle soirée, c'est peu de le dire et l'écrire.
Belle soirée autour des Sériot père et fils. Menu de folie (penser à ne plus jamais les inviter à la maison, ou alors pour le petit déjeuner ?) autour duquel les convives avaient à amener un vin de leur choix pour essayer de coller à tel ou tel plat.
Plats bien choisis.
Invités bien choisis aussi.
Belle soirée, vraiment.
Très belle.

Pour ma part, côté vins, j'avais choisi de faire dans le frais, le sympathique et le plaisant qui soit représentatif de son lieu mais ne soit pour autant pas trop facile à identifier à la volée.

Je devais amener deux vins, il y en eut trois.

Le menu on le trouvera sur le blog de Daniel Sériot, avec une belle photo d'entame et ses commentaires pour certains des vins (pour une fois je dégaine avant qu'il n'ait fini : çà se fête !).



Sur l'entrée, tout en essayant de coller à certaines des propositions solides, j'ai surtout voulu aller vers un joli vin d'entame ... qui ne soit pas que un joli vin d'entame.
Plusieurs choses en cave qui pouvaient répondre à mes contraintes.
Au final je suis allé vers le Sec de Rayne Vigneau (2013) - Bordeaux blanc sec.
J'aime toujours autant ce vin : nez très expressif d'agrumes, de bourgeon de cassis, et un joli floral.
En bouche c'est marqué par une belle vivacité et ce qu'il faut de gras et d'ampleur. Bel équilibre qui souligne les notes fruitées / florales du nez avec un très léger boisé, à peine un soupir !
Très joli vin. Superbe Sauvignon.
(çà me fait penser que je n'ai pas entré de 2014 !).






Presqu'au dernier moment j'ai choisi de tricher et de rebondir sur une dégustation lors de la dernière soirée chez les Sériot et d'amener un vin que nous avions évoqué et que j'ai en cave.
Je l'ai carafé avant de partir et il a été bu 3 bonnes heures après.
De mon récent passé médocain j'ai gardé le souvenir de quelques rencontres et des vins qui en font partie. Iris du Gayon (2010) - Pauillac, en fait partie.
Encore que la bouteille, quand on la prend dans son ensemble (donc pas sur la photo) ressemble un peu à un Maréchal d'Empire il n'en va pas de même pour le vin (70% Cabernet sauvignon, 20% Petit verdot, 10% Merlot)
Beau nez de fruits mûrs, sur un élevage présent mais fondu et intégré.
Belle matière : il y a de la concentration mais le tout reste aimable et raisonnablement suave. Du fruit en bouche aussi. Tout çà se tient bien. Il m'en reste un peu en cave, je l'oublie.






Sur le dessert - enfin, l'un des desserts ... - j'ai hésité. Sur la poire je serais bien allé vers un Chenin, pour jouer les similitudes.
Vouvray ou Savennières ? Savennières ou Vouvray ?
Je suis donc venu avec un Bourgogne blanc ... pour ne pas être trop prévisible sans pour autant tout massacrer (ou pas trop).
Carillon, j'ai une longue histoire. Enfin, çà remonte à avant la séparation et c'était plus avec Jacques.
Là c'est un vin de François.
Objectif atteint : ce vin a posé quelques problèmes et a pu être mis en Loire (la présence de la poire et du fromage de chèvre ?).
Joli nez élégant et expressif, de fruits à noyau heureusement pas massacrés par le bois. La bouche est ample, soutenue par une belle fraîcheur qui tient une finale sur les notes doucement épicées. Bien fait, bien bu.
François Carillon. Bourgogne blanc (2013).



Au delà je n'ai ni tout noté, ni tout photographié. J'en oublie donc.





D'abord un blanc de toute évidence bourguignon.
Au premier abord je suis comme lui : sur la réserve. Avec un peu d'aération et à peine plus de température et se révèle et se révèle bien !
Beau fruité (chair blanche / exo) soutenu par les épices douces.
Belle bouche, très ample. Du fruité et une très jolie fraîcheur avec ce qu'il est convenu de qualifier de minéralité (mais sur ce genre de vin y a pas trop photo).
Belle et longue finale.
Superbe vin qu'on doit pouvoir attendre mais qui est superbe là maintenant tout de suite.


Le vin ?
Chassagne - Montrachet Les caillerets (2012) chez Morey - Coffinet.



Il y avait aussi du rouge. Des rouges, et non des moindres. J'ai retenu les suivants :




Début d'évolution pour une teinte encore rubis de bonne intensité.
Au premier abord çà poivre. Ensuite viennent fruits noirs, épices et truffe.
Belle bouche avec une présence tannique qui s'est fondue. C'est dense mais à point.
Belle finale. Longue, fruité, élégante.

Je le mets forcément en Vallée du Rhône.
Mais pas à Cornas.

Pas de bol c'est un Cornas.

Un beau :
Reynard (1999) chez Thierry Allemand.








Ensuite c'est plus compliqué et un peu confusant.
Y a du Malbec ?
Y en a !
Robe très soutenue et encore très jeune.
Le nez est ouvert et riche, complexe, de fruits, d'épices.
Grosse matière en bouche. Mais s'il y a de la densité c'est, pour autant, très rond et ample.
Très belle longueur.
Superbe vin avec un petit goût de revenez y ... surtout dans quelques années.

Comme dirait l'autre, ce n'est qu'un Bordeaux sup : La Gargone (2010) au Domaine du Bouscat.






Aussi un beau gros bébé. Au beau nez de fruits noirs (mûre / cerise) avec une pointe florale.
Belle matière avec de la chair ferme mais enrobée. C'est suave mais puissant.
Du fruit soutenu par une fraîcheur bienvenue.
Longue finale pour un très beau vin.
Ca tombe bien le propriétaire était assis en face de moi et il est vachement plus baraqué que moi.
1901 de Beauséjour (2009). Montagne Saint Emilion.
Ouaip : pas de photo sur ce coup là ... en même temps je n'en ai presque pas fait ce soir là. (Mes vins n'ont été photographiés que bien avant ou bien après)



Après j'ai plus de mal.
Bien sur y a du vin.
Bien sur.
Bien sur il est a maturité.
Mais j'ai ce cuir qui me gène au nez. Et ce côté asséchant, métallique en fin de bouche.
Après c'est toujours compliqué de faire le chieur en disant un ruc du genre : "non, désolé, j'adhère pas, çà passe pas". Mais, bon, hein ; quand justement t'adhère pas et que çà passe pas, çà rime à rien de pas le dire, au cours de ce genre de soirée.
C'est un peu compliqué par rapport à la personne qui amène le vin, en particulier quand c'est un magnum.

Grand Puy Lacoste
(1996) - Pauillac.



A la fin j'ai triché : même pas honte.
On était visiblement à Sauternes et ce vin avait été amené par Nicolas et Stéphany.
Je me suis donc opportunément souvenu du parcours professionnel de Nicolas pour annoncer (presque) benoitement qu'on était à Sauternes, à Suduiraut, à la fin des années 90.
Quel talent (pour l'esbrouffe).
Ce vin peut attendre des lustres, même si çà commence à ambrer.
Fruits mûrs confits et mielleux au nez, pointe de cire.
Bouche ample, très riche, superbe concentration avec équilibre irréprochable.
Très beau.
Suiduiraut (1997) / La barrique du stagiaire (assemblage que j'ai oublié. Vérifier auprès de Nicolas). Sauternes.
Merci à Daniel et Isabelle.
Merci aussi à l'ensemble des participant(e)s pour cette soirée qui a été en tous points parfaitement réussie !

Oui, en effet :
l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Consommer avec modération
(mais des fois c'est super compliqué la modération)

Commentaires