Trois photos de chatons sur mon mur Facebook et ça a immédiatement été la foire à l'enthousiasme : c'est que c'est salement fédérateur, le chaton !
[Note pour plus tard : songer à ouvrir un blog chatons]
En attendant ce soudain succès a eu un prix : c'est moi, et moi seul, qui ai servi d'arbre à chat(on)s à la meute !
Il faut dire que je revenais d'une dégustation de Beaujolais nouveaux en Bio, en BioD, et revendiquant la "Nature" : j'étais donc prêt à toutes les compromissions.
Qui fait partie de mes lecteurs à peu près réguliers connait en effet mon affection pour les arguties foireuses de certains défenseurs de cette "nature" et, plus généralement, cette mouvance dans sa globalité.
Non, sérieusement 2 secondes : on peut, et c'est heureux, ne pas être d'accord sur le discours tout en se retrouvant sur les vins (mais pas toujours ... il suffira de fouiller dans les archives de ce blog pour s'en convaincre).
Bon, pour ce qui est de la compromission je n'ai pas eu à forcer mon talent naturel : je l'ai déjà dit dans mon dernier billet beaujolais, quand je suis aimablement invité à goûter du jaja j'ai du mal à refuser !
Et dans le cas présent l'invitation l'était, aimable, et une précédente rencontre avec le tenancier des lieux s'était bien passée (pourtant en milieu hostile, et d'autant plus hostile que je venais de m'amuser à nouveau).
Le lieu ?
La cave Les Millésimes, à Caudéran.
Le tenancier ?
Stéphane Thierry.
Sur ses murs ?
Du pinard ! (jusque là ...).
Choix intéressants, pour la plupart des vins dans le registre du lieu.
Bon, y a bien quelques quilles avec lesquelles j'ai eu des problèmes rédhibitoires, mais aussi d'autres qui m'ont laissé de beaux souvenirs (il parait même que j'ai acheté un peu de vin avant de repartir !?).
Il y avait aussi des vins des frêres Todeschini et un vin de Latifa, c'est dire si je me suis senti comme à la maison !
Forcément, vient le temps des Beaujolais nouveaux (en écho à ma récente visite chez G Duboeuf ?) :
Lucien Lardy.
Beaujolais Villages Nouveau - Vignes de 1951.
Robe très jeune, d'un rubis de belle intensité.
Nez expressif, ouvert, doté d'un beau fruit.
Attaque ronde, fruit noir en bouche, structure plutôt légère, avec de la fraîcheur qui durcit la finale. Raide de commencer avec çà !
Pour en avoir le coeur net je le regouterai en fin de série. Bien m'en a pris : une fois le palais fait, çà passe bien mieux même s'il reste une certaine rusticité finale (sans doute à réserver à la table ?). Pas mal, en tous cas.
Frédéric Sornin
Beaujolais Villages Nouveau
Robe rubis soutenu.
Nez fermé qui évolue vers la mûre et le cassis : de la maturité.
Attaque ronde puis jolie matière avec une finale qui serre un peu.
Arômes de bouche qui manquent un rien de précision (un côté lourdingue et grossier en milieu et fin de bouche).
Pas ma tasse de thé.
Beaujolais Nouveau - Domaine du Crêt de Bine / Terroir du Martin.
Stéphane nous en fera goûter 2 versions : la première filtrée et la seconde non filtrée (ce qui n'est pas sans rappeler le récent et intéressant exercice Soufré / non Soufré réalisé au Château Lapeyronie).
Vin filtré ou non filtré, les deux bouteilles sont d'aspects rigoureusement identiques ... ce qui est d'une aide précieuse quand il faut les distinguer avant ouverture.
Filtré :
Robe d'un rubis intense et frais.
Nez relativement discret mais fin et plaisant (fruits noirs / floral).
Attaque ronde, du fruit et de la maturité. Bon équilibre entre la fraîcheur et la matière, ce qui mène à une jolie finale (qui gagnerait peut-être à un chouia de précison en plus ?).
J'aime beaucoup.
Non filtré :
A la vue on voit bien les sous marins nucléaires qui y patrouillent, pour autant le nez est fin, fruité et précis. La bouche est plutôt sympa mais en finale il y a une amertume et une pointe un peu plus que vaguement typée lie qui me gênent.
Pas la grosse éclate.
Bon, pour être honnête, sans doute touche t on ici à la limite de l'exercice : alors que l'un des mes voisins avait l'enthousiasme inversement proportionnel au taux de soufre et à la pratique de la filtration, sans doute étais je dans la configuration diamétralement opposée.
C'aurait pu être rigolo de (re)goûter à l'aveugle.
N'empêche ...
Beaujolais Nouveau - Le Bojo Sutra de Sarnin - Berrux.
Pas (trop) d'étonnement si je vous donne envie d'aller chercher ce vin (qui en vaut la peine !) et que vous ne trouvez pas exactement le même : il semble que d'un lieu à l'autre ses étiquettes soient très changeantes (tout en restant dans l'esprit).
Grosse couleur !
Au nez : fruits noirs, fruits rouges, un soupçon de pivoine : c'est ouvert, expressif et très joli !
La bouche est au niveau pour un vin friand, avec du fruit, de la fraîcheur et une finale un peu plus sévère qui participe largement au plaisir d'ensemble. Jolie quille qu'il serait dommage de réserver à l'apéro et qui doit même pouvoir attendre un peu (sans doute dans une cave fraîche ...). Y a du vin !
Autour il y avait des truc à grignoter.
Pour ma part je ne retiens que les champignons à la piperade (réussis !) et les radis. C'est ingrat le radis, mais j'aime çà.
Je zappe le reste pour des raisons qu'il est inutile de détailler mais qui n'ont rien à voir avec la qualité apparente des produits.
Il y avait aussi de la lecture vineuse.
A la fin il parait même qu'il y a eu des financiers ... mais j'étais alors déjà parti retrouver ma fille qui, retenue à son AMAP (oui : il semblerait que ce soit elle, la conscience de la famille), n'avait finalement pas pu venir.
C'est précisément là que tout est parti en vrille.
Il se trouve en effet que ma fille est depuis peu envahie de chatons nouveaux.
Ni collés, ni filtrés, ni soufrés : ils ont une belle vivacité bien qu'encore un peu patauds.
Pour autant, bien que vifs, ils sont relativement collants.
Des chats, quoi ...
J'aime beaucoup les chats (et pas que l'irremplaçable Earley), sans doute plus que le Beaujolais nouveau.
Là y en a plein de chatons : des gris, des noirs, des tigrés.
Je sais qu'au fond de vous vous aimez les chats et rêvez d'en avoir un (ou plusieurs).
Par le plus grand des hasards ce rêve vous devient enfin facilement accessible : la plupart des chatons de ma fille sont en effet disponibles à l'adoption.
Cette chance !
Alors n'hésitez pas, n'hésitez plus : ils vous attendent !
Ils sont A-D-O-P-T-A-B-L-E-S et, très accessoirement, A-D-O-R-A-B-L-E-S.
(non, vraiment : adoptez les, sinon je vais encore être obligé de les tuer à coups de pelle).
Faites vous connaître sans tarder, car y en aura pas pour tout le monde !
Ils vous attendent avec espoir !
Le Beaujolais nouveau non plus y en aura peut-être pas pour tout le monde !?
Alors amis bordelais et environnants : dépêchez vous d'aller en chercher à la cave Les Millésimes !
Sinon, un dernier truc :
l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. C'est à consommer avec modération.Alors que les chats pas du tout, c'est un de leurs grands avantages.
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