Ayant par deux fois eu les honneurs de la Revue des Gros Vins de France il me fallait bien, un jour, rendre la politesse à Marc Hélalie.
Par deux fois, oui, oui : c'est un enviable (et envié) record.
Ce fut d'abord pour une sombre histoire de levurage, puis ensuite pour poser une fois pour toutes le choix (assumé) d'orientation de ce blog.
Un choix que ce billet va bien sur confirmer avec le succès que l'on imagine. Ou, du moins, que j'espère : +57% ça fait rêver.
Mais d'abord féliciter tant chaleureusement que sincèrement Marc Hélalie d'enfin avoir pu mener à bon port son grand œuvre personnel et privé : le rachat de la RVF.
Oui, oui, il y est arrivé, et ça se sent déjà dans la ligne éditoriale de cette vénérable revue. J'en veux pour première preuve un tout récent article publié dans le numéro 589 puis sur le site de la dite revue :
la dynamisation : le grand œuvre de la biodynamie
A la lecture de ce monument, on appréciera à sa juste valeur le remarquable travail de la marmotte et, accessoirement, le mode affirmatif qui permet d'assener en toute simplicité de soit disant évidences.
Revue de détail :
"Alternative à l’usage intensif de pesticides et d’engrais de synthèse, la biodynamie est une méthode d’agriculture biologique spécifique initiée en 1924 par l’anthroposophe Rudolf Steiner."
Oui, au cas ou vous auriez raté les épisodes précédents sachez que c'est super mal les produits de synthèse.
Forcément.
On sait pas bien pourquoi mais c'est mal.
Parce que c'est pas N-A-T-U-R-E-L sans doute ?
En outre, un nuisible qui utilise des vilains produits de synthèse et d'affreux pesticides le fait o-b-l-i-g-a-t-o-i-r-e-m-e-n-t de façon intensive. Sinon ça perd tout son charme.
Ça s'improvise pas d'être un scélérat de la pire espèce, ce genre d'article tout en nuances permet de s'en convaincre.
Ce bon vieux Rousseau ... (pas le douanier, l'autre).
Donc quand on utilise un truc de synthèse, c'est obligatoirement en intensif, alors je t'explique même pas à quel point ça devient super mal hein ?
Non, vaut mieux pas que je t'explique.
Vraiment.
Sinon je te parlerais de l'insuline, par exemple (ou de l'hormone de croissance). Car c'est encore pire que "de synthèse" l'insuline : l'insuline elle est fabriquée par des OGM.
Ca c'est super super mal.
Bon ça permet au plus grand nombre de se soigner à moindre coût avec un produit d'une grande pureté mais c'est super mal.
Le fait qu'on connaisse parfaitement la concentration et qu'on sache que c'est exempt d'impuretés n'est bien sur en rien une aide à l'utilisation. Halte au feu, vaut de toute évidence mieux s'injecter de la dynamisation de pancréas.
Ou pas
Non, vraiment : faisons simple en n'ayant pas peur de faire simpliste ! produit de synthèse faut que ça reste l'équivalent moderne du croque mitaines, en pire.
La nuance c'est le mal. Pire que la synthèse, c'est dire.
"Elle stimule les forces de vie dans le sol et la plante pour favoriser un meilleur enracinement et développement végétatif, obtenir une vigne saine et équilibrée qui se défendra mieux contre les parasites ou maladies, qui se nourrira elle-même dans un sol vivant afin de donner un meilleur raisin."
Ouais parce que les mecs qui sont pas en biodynamie çà les fait bander d'avoir une vigne crevarde qui pousse pas sur des sols merdouillards à souhait.
Le rêve d'une vie.
En revanche "Tu les sens bien mes forces de vie ?" dit le chimiste le soir en rentrant en son foyer.
Ca compense.
"Considérant le domaine agricole comme un écosystème vivant équilibré et autonome, influencé par des rythmes cosmiques et terrestres, cette méthode emploie des préparations spécifiques naturelles à doses infimes qui agissent comme des catalyseurs ou des ferments sur le sol ou la plante."Absolument : "vivant et autonome"
ET A-U-T-O-N-O-M-E
Fin de la monoculture.
Voui : c'est une hérésie steinerienne la mono culture !
Le Domaine agricole doit être autonome.
Ben voilà : on peut plier les tables et ranger les chaises, y a plus de débat car y a plus de viticulture ni de région viticole en biodynamie.
La Romanée Conti, z'ont plus qu'à arracher La Tâche et y planter des choux (gros gain de temps : on a même pas eu à parler de la position de Steiner à propos de l'alcool ...).
Le Domaine Agricole est autosuffisant et autonome ou n'est pas en biodynamie.
Ca calme, non ?
Merci d'êtres venus, c'était cool mais c'était court.
Sur les forces co(s)miques j'en parle déjà par ailleurs, je vais pas vous la refaire encore une fois, allez directement à la source et/ou consultez une version (peut-être) améliorée.
Si vous imprimez avant de lire, attendez un jour feuille : on n'est jamais trop prudent.
"La dynamisation de ces substances diluées dans de l’eau de pluie ou de source avant leur pulvérisation les rend plus efficaces dans leur action de stimulation."Faudrait peut-être déjà commencer par montrer qu'elles sont efficaces avant la dynamisation et ensuite, éventuellement, envisager de vérifier qu'elles puissent être encore plus efficaces après ...
Au pire on sera au moins d'accord sur le fait qu'elles peuvent pas être moins efficaces après qu'avant.
"Cette technique s’intègre dans un ensemble de pratiques : préservation de la biodiversité, travail du sol… et un travail pointu du vigneron. La biodynamie permet selon ses partisans davantage de sucres, de polyphénols, d’acidité et d’anthocyanes dans les raisins. Mais tout cela sans explication scientifique !"C'est une technique la biodynamie ?
Ah ouais ...
Mais je note avec un plaisir non dissimulé qu'il n'y a en effet pas d'explication scientifique. On pourra aussi se demander s'il y a des preuves scientifiques de cette série d'affirmations pourtant facilement démontrables (si elles sont avérées) ...
"Les deux préparations biodynamiques de base, la 500 (bouse de corne) et la 501 (silice), sont diluées dans de l’eau de pluie (ou de source) et brassées pendant 1 h avant d’être pulvérisées. C’est la dynamisation. Elle se fait en plein air. La 500 s’emploie 2 fois/an, au printemps et après les vendanges, pour activer la vie du sol. La 501 s’applique sur la plante, dosée à 4-5g/ha, 2 à 5 fois/an selon les conditions climatiques. Elle favorise la captation des rayons solaires, la photosynthèse et la maturation du fruit. Ici, Guilhem Goisot, du domaine Goisot à Saint-Bris-le-Vineux, dans l’Yonne, supervise la dynamisation d’une préparation 500 dosée à 300 g/ha. Il en a versé 1,2 kg dans le dynamiseur (1 à moitié rempli avec 250 l d’eau de pluie réchauffée à 37,5 °C. Les pals tournent pour former un tourbillon ou vortex, s’arrêtent et le maintiennent 1 mn. Puis le sens s’inverse, provoquant un chaos avant de recréer un vortex… comme dans un torrent."
Voilà : tu pulvérises de la silice dynamisée à la dose de 4 g par hectare et ta plante voit le jour.
Hop : tes raisins sont murs.
Sinon, t'as pas le cul sorti des ronces. Et la ronce, même en biodynamie, ça sert pas à grand chose.
(pour le retour de l'être aimé et la stérilité il est plus prudent de demander un devis avant toute démarche).
Ensuite créer le chaos en 3 minutes chrono en faisant tourner une pale, ça fout salement les jetons je trouve. Salement puissant le truc.
"L'avis de Philippe de Faure-Brac :
"En toute franchise, il est impossible de détecter à la dégustation d’un vin un effet aussi précis que l’impact de la dynamisation de l’eau parmi toutes les pratiques employées en biodynamie. D’autant que ces vignerons poursuivent souvent leur quête au chai en employant un minimum de produits œnologiques, notamment le soufre. En revanche, force est de constater que les vins conduits en biodynamie semblent montrer davantage d’acidité et de profondeur. La différence essentielle est l’équilibre gustatif du vin. La minéralité est plus affirmée, la personnalité du vin s’exprime de façon plus singulière. Quoi qu’on en dise, il y a souvent une salinité, provenant des sels minéraux, qui est un peu plus marquée. Le nez est plus complexe avec une évolution souvent plus rapide et des arômes primaires qui disparaissent assez vite. La tenue dans le temps est plus intéressante avec une évolution moins fruitée, plus épicée, plus complexe et plus stable qui donne des expressions magnifiques.""
"En toute franchise".
Non, sans déc ?
Sinon je confirme bien volontiers que : "détecter [..] un effet aussi précis que l’impact de la dynamisation de l’eau" n'est pas donné au premier venu.
Pas plus qu'aux suivants, d'ailleurs.
J'en parle déjà ailleurs de cette connerie monumentale, allez faire un tour à la source de cette si belle eau si ça vous tente. Et prenez la marmotte avec vous pour le voyage, ça lui fera plaisir : les occasions de rigoler sont rares en ces temps d'hibernation.
Bon, bien sur :
"En revanche, force est de constater que les vins conduits en biodynamie semblent montrer davantage d’acidité et de profondeur."
Et tout à l'aveugle en plus, hein ?
J'adore ! Il y a juste un truc dans ces articles manichéens un tantinet anxiogènes (comme pour les pesticides ou les OGM) : est-ce qu'ils se relisent ?
RépondreSupprimerLe coup de la préparation 500 à base de "bouse de corne"... c'est quoi de la bouse de corne? non sérieusement....
Et alors l'enchainement de mots à consonnance scientifique (dynamisation, forces cosmiques et terrestres, catalyseurs...) ressemble à une bonne diarrhée journalistique. Je vais reprendre de la purée.
Ben sur le fond, pourquoi ne pas y croire. Après tout ...
SupprimerPuis y a assez de jolis vins revendiquant la BioD pour éventuellement (très éventuellement en ce qui me concerne) pouvoir avoir envie d'y croire, au moins un peu. M'enfin, cet enfilage de perles sur un ton péremptoire, franchement ...
oui, enfin... la croyance est une chose. Et je la respecte tant qu'on ne me demande pas d'y adhérer (avec un couteau sous la gorge).
SupprimerCela devient pathétique lorsqu'elle passe au rang de vérité (absolue, bien sûr).
Nous sommes, bien sur, d'accord.
Supprimer(même sans couteau sous la gorge)
Haa
RépondreSupprimerVous devriez lire (si ce n'est pas déjà fait) les écrits de Hugo Erbe. Ils précisent considérablement les bases scientifiques de la biodynamie. Petit extraits :
"Le vert de la nature, la verdure, forme l’équilibre et l’harmonie entre lumière et ombre. Le vert
vivant de la feuille (chlorophylle) provoque l’équilibre entre la lumière solaire vivante et sa « mort » dans la cellulose, laquelle se poursuit dans la lignification.[...]Les êtres élémentaires qui affluent invisiblement
dans la lumière solaire, en particulier Ondines et Sylphes, agissent en chimistes cosmiques au sein des grains de chlorophylle. Ces petits grains verts, sont absolument à voir comme des formes d’apparition physiques de ces êtres élémentaires mentionnés. Ils sont à la fois intercesseurs et précurseurs de l’intervention d’autres êtres de leur nature, comme les Êtres du feu (Salamandres), qui affluent dans la lumière solaires et « s’ensorcellent » dans les hydrates de carbone formés. Pour cela, ils ont besoin de la substance carbonée que la plante inspire sous la forme du gaz carbonique, comme plasticien et modeleur des structures végétales."
Merci !
SupprimerJe ne connais pas, mais ça fait vachement envie !