Punkovino #5 : le vin sauvage (Groââââârrrr)

(ce billet fait partie de la série "Punkovino"
qui commence juste là)




"Mon surnom c'est RAF, c'est rien à foutre"
Merci de ton aide, un instant j'ai failli croire que c'était Royal Air Force. Comme dans un documentaire sur les Spitfire.

Mais non, c'est seulement Punkovino qui continue avec son opus #5 : le vin RAF.


Désolé les mecs, je comprends tout à fait que je suis un vieux con passéiste.
N'empêche : le discours sur la nature je veux bien, mais quand je vois la tronche des vignes, en particulier le nombre de manquants, je me dis que, en effet "rien à foutre"

C'est désolant.
Car c'est compliqué de faire du vin quand t'as pas de raisin. Et si t'as pas de vigne, ben les raisins ...
Alors on peut, bien sur, causer doctement (plus ou moins) de la nature et la nécessité de l'accompagner, sans la forcer. N'empêche : les vignes vont pas se planter toutes seules, t'sais ?



Vient alors le discours militant :
"aujourd'hui on a le recul de toute la merde qu'on a foutu euh [inaudible] de l'agriculture industrielle".
Je ressens cette tirade comme, une fois de plus, ces pénibles figures imposées en mode : "les autres sont tous des salauds mais nous on est différents parce qu'on est pas pareils. Alors on va sauver le Monde".

Mes 10 cents au débat (à l'exercice de comm) : je crois que ce serait un rien plus crédible sans la clope, il n'est pas impossible qu'elle contienne 2 ou 3 merdes.
Simple remarque.


Je sais, je sais : nous ne sommes pas que des êtres de raison et de cohérence. N'empêche : ça fait braire.


"nous voilà on est une petite niche, on va essayer de faire des vins vivants"
Tout va bien jusqu'à "vivant"
C'est quoi un vin vivant ?

C'est fatigant cette façon de se bercer de mots pour se rassurer, s'autopersuader que l'on est dans le vrai, l'authentique et que les autres sont mortifères.
On prend un dictionnaire et on cherche la définition du mot "vivant" ?

Non, spas la peine : on s'en fout du sens des mots. La révolution est en marche et elle n'a pas besoin de linguistes. Ce qui est réellement important c'est d'affirmer que si on est vivants c'est parce que les autres, ben ils sont morts.
Et sinon, par toi même t'es capable d'exister ou il te faut obligatoiurement un repoussoir ?

Soupir ...


"La nature de toutes façons si tu t'amuses à la maîtriser t'es mal barré hein ? Ah mon avis faut juste être avec elle, l'accompagner et essayer de la comprendre, quoi"
Oui.
Et, donc ? ...

Ensuite ça repart pour un tour de prêt à penser, la recherche de la punchline, tout ce genre de foutages de gueule :

"le vin conventionnel c'est le costard cravate, c'est l'ordinateur, c'est métro - boulot - dodo, c'est tracteur - cuve - filtration."
La puissance de cette pensée, c'est incroyable. Merci, Arte, de nous faire rencontrer les grands penseurs de notre temps.
Perso : un peu Rien à Foutre, malgré tout.



"c'est brut, c'est nature peinture"
Ca aussi c'est puissant.
Enfin la peinture (la gouache) dans le vin, c'est peut être naturel mais c'est surtout une aromatique qui provient des phénols volatils. Des composés malodorants produits par Brettanomyces sp : un microorganisme de contamination qui est capable de salement plomber les vins.
#jdcjdr


"je suis pas là pour plaire à tout le monde"
Oui, je te confirme.


"si j'ai passé une année de merde peut-être que mes vins ils vont ressembler à l'année que j'ai passée"
Genre des vins de merde ?
C'est rassurant ...


Au delà de ce qui nous est montré du process (le quand et le comment du pressurage) et que je ne comprends pas bien, ce que je trouve encore moins rassurant c'est l'abondance de gardes-vin.




OK : c'est pratique un garde-vin.
Mais dans le milieu, son petit nom c'est : "gâte-vins".

Car le truc n'est pas super étanche, alors quand en plus t'es à poil côté couverture SO2 ben ... comment te dire : c'est un peu rien à foutre des bactéries acétiques. Alors pour le vin je ne suis pas certain, mais "vivant" ce qui est dedans l'est indubitablement !
Genre sauvagement vivant.
Perso, sur ce coup là je ferais quand même attention à pas trop l'accompagner, la nature ...


Bref : il me semble que les gardes vin - en particulier sans soufre - c'est la garantie de l'uniformisation du goût du vin en mode cornichons qui baignent dans 3 g de volatile.
Chacun ses peurs.



Bien sur y a des infographies en mode prêt à penser.
Je les adore.



Je ne sais pas bien ce que c'est la logique artisanale.
Bien sur elle est opposée aux méchants vins techno fabriqués par des machines et au goût uniformisé.
Un bon repoussoir (même vide de sens) a toujours évité de préciser sa pensée.
 

Arghhh, ça fait salement peur les vins fabriqués par des machines (genre un pressoir et des gardes vin, les machines ?).
Et puis un vin sauvage quoi t'es ce que ?? j'espère juste que çà sent pas trop le fauve ...






Oui : le truc ressemble de plus en plus fâcheusement à "Martine fait du vin".


Pour eux il est visiblement temps d'aller le boire, à Perpignan, le vin.

Pour moi, qui suis un suppôt de la modernité délétère, ce sera à Libourne.










The Garden - "Who Am I Going To Share All Of This Wine With?"

Commentaires

  1. comme toi, ce terme vivant appliqué au vin m'insupporte tant il exclue tout ceux qui ne font pas comme moi. insupportable d'intolérance, en plus de ne vouloir rien dire.

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    1. Ca semble, malheureusement, faire partie des codes de l'exercice.

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