C'est décidé : je me lance dans le grand bain !
Je propose des ateliers d’œnologie de dégustation qui seront
des moments de convivialité autour de cuvées à déguster sans complexe.
Au début je pensais à un concept qui aurait pu s'appeler "Enolo Gay".
Un truc explosif, quasi atomique, avec des Boys Band qui déchirent leur race.
Mais c'est du déjà vu.
Ce
seront des soirées ouvertes à tous types de vin, sauf ceux qui ont une étiquette.
L’idée
est de découvrir le monde du vin, dans une ambiance décontractée, sans buveur d'étiquette.
Mon public sera donc principalement constitué des personnes
qui apprécient particulièrement le fait d’être ensemble et de
pouvoir poser toutes les questions qui leur passent par la tête. Il n’y a
pas de jugement dans l’air ou de volonté d’avoir l’air plus malin que
les autres : débarrassé des étiquettes, on rit et on apprend sans complexe !
Le temps de quelques
heures, je leur ferai goûter de nombreuses bouteilles tout en leur
offrant des indications pour bien les apprécier.
Œnologo nait de l’envie d’offrir un cadre dans lequel les étiquettes laissent leur légitimité à l’entrée.
Tout part d’un constat simple : beaucoup d'étiquettes ne se seraient jamais rendues dans un atelier où règne la peur d’être méprisée, isolée, gênée …
Sans étiquette, il y a un climat général très agréable, des plaisanteries, des remarques sincères, mais aussi un référentiel culturel commun. Le dialogue est spontané. C’est un vrai moment de respiration dans le quotidien.
Quand
j’étais en cours au centre d’œnologie de Toulouse beaucoup
de vins, aussi mauvais étaient-ils, se sentaient plus légitimes que les
autres et s’autoproclamaient déjà grands. L'étiquette est une façon d’occuper l’espace qui
laisse peu de place aux autres.
En instaurant un climat de compétition,
certaines étiquettes veulent toujours faire les malignes et se montrer plus en avance
que le reste des cuvées. Ça n’est pas une atmosphère propice à
la dégustation.
Et si on me demande d’accepter exceptionnellement la présence d’une étiquette
lors d’un atelier, en arguant notamment qu’elle est «très jolie» : je le
concevrai tout à fait mais je tiens à respecter mon principe jusqu’au
bout.
Une étiquette, même «très jolie», peut suffire à intimider. Sa seule
présence peut enlever la spontanéité du groupe. Alors c’est bien si elle est «très jolie», mais dans ce cas, je l’invite à aller être «très
jolie» ailleurs.
Autrement dit, dans les autres ateliers d’œnologie de dégustation qui
lui sont ouverts, c’est-à-dire tous.
Sinon y a aussi çà mais c'est moins drôle.
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