Tout naturellement, c'est Nicolas Joly évoquant la biodynamie qui s'est imposé !
La vidéo est consultable en suivant ce lien.
Force est de constater que s'il n'y dit pas que des conneries, il en dit quand même beaucoup.
"Des organes animaux peuvent agir comme catalyseurs de vie"Ceci est parfaitement exact.
Si ce n'est qu'il fait une confusion fâcheuse en évoquant cette vérité révélée. Car il la relie aux cornes de vache alors que, comme chacun le sait, les organes catalyseurs de vie sont les couilles et non pas les cornes.
"vous amenez les engrais chimiques qui sont aussi des artifices, ce sont des sels qui font boire de l'eau"Ben non, c'est faux. Ou, en tous cas, pas toujours vrai.
En effet : un apport excessif de nitrates empêche l'absorption de l'eau par les plantes.
"Après la plante est déséquilibrée, elle appelle les maladies"Et elle les appelle avec quoi ?
Le téléphone portable évoqué en début de vidéo, celui qui reçoit les appels du soleil ?
Ca fait salement flipper, la 5G !
"Chacune de ces plantes, vous avez un lien avec une planète particulière. C'est à dire : avec l'achillée millefeuilles, c'est Vénus. Avec la camomille c'est les forces de Mercure. Avec le chêne c'est les forces de la Lune .../... Et les forces Satrune c'est la valériane."Le chêne est la base de ma préparation préférée, c'est pourquoi je rappelle qu'elle s'élabore en récoltant de l'écorce de chêne en jour racine.
Ensuite de quoi on mout cette écorce avant de l'enfouir 6 mois dans un fossé humide.
Attention : ainsi que cela a été dit précédemment, ça ne peut fonctionner que si on l'associe à un organe animal (celui qui permet d'appeler la Lune sur sa ligne directe).
C'est pourquoi avant enfouissement on la met dans un crâne (frais) de chaton mignon. Nota : pour les grandes surfaces (il y a des industriels de la biodynamie) on peut se servir d'un crâne de chèvre.
A condition de l'avoir convenablement vidé.
"La biodynamie permet le retour à l'originalité du goût. Une fois que vous mettez la musique du lieu dans la bouteille, je dirais que vous êtes incopiable"Ouais, surement.
Mais à la condition expresse de ne pas abuser de la camomille et des forces de Mercure ...
======Ci dessous, "Mr Becker" a posé diverses questions ... auxquelles j'ai obtenu des réponses.
Leur qualité (et leur niveau de détail) m'amène à les intégrer à ce billet (dans leur ordre d'arrivée) afin de les rendre plus faciles à lire ... et peut-être de susciter un débat
(ni Alain ni Bernard n'ayant eu la possibilité de lire la réponse de l'autre).
- d'Alain Deloire :
Alain est Professeur à Montpellier SupAgro, et son blog est consultable en cliquant sur ce lien.
"Je ne vois pas "scientifiquement parlant" la relation entre les nitrates et le volume des baies. En effet le volume des baies (grossissement du fruit de nouaison à véraison) est dû à la réserve utile du sol et partant l'état hydrique de la vigne principalement (avant véraison) et de véraison au plateau du chargement en sucres le volume du fruit augmente car il y a chargement en sucres et en eau du fruit jusqu'à environ 30 jours après le début du ramollissement du fruit (début de véraison = ramollissement du fruit).
Le plateau de chargement en sucres atteint, en général la baie
commence à perdre de l'eau car ses connections à la plante sont
interrompues. L’ultime étape de la perte en eau des baies (donc
réduction de rendement) est le flétrissement du fruit qui est
irréversible. Post plateau du chargement en sucres, tous cépages
confondus, les possibles phénomènes de "dilution" observées après
une pluie peuvent venir du fait que les baies n'atteignent pas le
plateau en même temps, donc les retardataires peuvent encore
accumuler de l'eau.
La teneur en eau du sol va conditionner l'absorption des minéraux
et de l'azote, et pas l'inverse! Donc si sol sec avec nitrates et
pas d'eau et bien pas d'absorption de nitrates/azote d'où
l'utilisation d'engrais foliaire dans certains cas pour compenser
le manque d'azote lié au manque d'eau du sol.
Pour aller plus lien, voir ici.
- de Bernard Grandchamp.
Bernard est ingénieur agronome (formé à Montpellier, il n'y a pas de hasard) et oenologue.
"Lecture faite du texte et des commentaires de M. Becker, la précision de ses questions demandant une réponse précise, j’en suis revenu dès lors à mes sources viticoles habituelles :
- Le livre ‘’Viticulture’’ (1974) de mon maître Jean Branas, reprenant son cours de viticulture de Montpellier SupAgro
- Le livre ‘’Eléments de physiologie de la vigne et de viticulture générale’’ (1984) de François Champagnol, élève de Branas – chercheur associé à la chaire de viticulture
Voici donc ce que je peux te répondre, et par la même occasion à M. Becker :
La réaction de la vigne au niveau d’alimentation
azotée (en particulier sous forme de ‘’nitrate d’ammonium’’) est bien
connue : un manque d’azote est caractérisé par une vigueur insuffisante,
tandis qu’une alimentation azotée généreuse
entraîne une vigueur excessive.
En situation d’élévation du niveau de l’alimentation azotée (lié à un excès de fertilisation) :
- Le débourrement est retardé sur les souches vigoureuses (en lien avec l’augmentation du diamètre des sarments)
- Le nombre de bourgeons entrant en croissance est augmenté
- La vitesse de croissance est plus grande
- La surface unitaire des feuilles est majorée, le feuillage plus foncé, l’épaisseur accrue
- L’arrêt de croissance (favorisant la maturation des baies) est retardé
- Le jaunissement automnal et la chute des feuilles sont retardés
Or, physiologiquement, l’augmentation de vigueur n’est qu’une prolongation de l’état juvénile sur le plan hormonal, avec pour conséquences :
- Une augmentation de l’intensité respiratoire
- Une priorité donnée à la croissance (d’où le retard de ‘’l’arrêt de croissance’’, préjudiciable à la maturation des baies)
- Une capacité accrue d’extraction de l’eau du sol
D’où, pour répondre (précisément) aux deux questions posées par M. Becker :
- En situation d’alimentation azotée (nitrate d’ammonium) excessive, la vigne absorbe plus d’eau (‘’les raisins se gorgent d’eau’’)
- Si ‘’les raisins se gorgent d’eau’’, les constituants de la baie – toutes choses égales par ailleurs – se retrouvent dilués, et donc ‘’le goût des raisins est dilué’’
- On peut ajouter à cela un autre élément, contribuant à lui seul – et au-delà de l’aspect ‘’dilution’’ – à une baisse de la qualité de la vendange : en situation d’excès d’eau dans la plante, et en particulier dans les raisins au moment de la maturation, cet excès d’eau agissant par effet de dilution, et donc de baisse de la pression osmotique des cellules, favorise le développement de la ‘’pourriture grise‘’ (Botrytis cinerea)"
Bonjour M Fuster,
RépondreSupprimerJ'ai déjà entendu plusieurs fois de la part de vignerons cet argument disant que l'utilisation de nitrates d'ammonium participe à ce que les raisins se gorgent d'eau. Vous dîtes dans cet billet qu'un excès de nitrates empêche l'absorption d'eau. Quel est le seuil de l'excès ? En-dessous de ce seuil, les nitrates favorisent-ils l'absorption d'eau par la plante ?
Bonjour.
SupprimerC'est exact. Mais vu qu'en agronomie je suis à peu près inexistant, je ne sais donc ni si ce seuil a été défini ni, si c'est le cas, ce que sont les paramètres qui le font varier (au delà du lessivage des sols qui pose le problème de l'eutrophisation des eaux). Je me limitais à pointer qu'on ne pet pas systématiquement relever le point qui nous arrange et occulter les autres : les choses sont rarement univoques. (ceci dit j'essaie de trouver la réponse à votre question et reviens la poser ici si j'y arrive).
Je vous remercie. Concernant le fait que le goût des raisins soit dilué, que les raisins se gorgent d'eau. Est-ce constaté scientifiquement ? Si oui, à quoi est-ce dû ? SI ces questions ne sont pas de votre ressort, sauriez-vous qui pourrait y répondre s'il-vous-plaît ?
SupprimerJ'ai obtenu des réponses à votre question. Leur qualité et leur niveau de détail n'est pas adapté à l'espace commentaire. Je les intègre donc à la fin de mon billet.
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