Ecrit pour l'Oenofil d'actualité de Janvier de l'Association des oenologues de Bordeaux, ce billet est resté sur le côté.
A l'avoir écrit autant le mettre en ligne.
J'en profite donc pour sortir ce blog du profond coma dans lequel il était plongé ... et où il va très certainement aussitôt retourner !
En plein mois de Janvier (dry), il m’a été difficile de trouver dans mes livres anciens quoi que ce soit en rapport même lointain avec une décision temporaire de sobriété vineuse.
J’ai, en revanche, trouvé un plaidoyer pour l’ivresse.
L’yvresse.
Car nous sommes en 1714.
Et c’est un éloge plus qu’un plaidoyer.
C’est à La Haye, en 1714, que parait la première édition de « l’éloge de l’Yvresse » d’Albert-Henri de Sallengre.
Il est alors âgé de 20 ans.
Dans ce livre qui fait assaut d’érudition et, parfois, de mauvaise foi l’auteur pioche dans les antiques, mais observe et cite aussi ses contemporains, pour faire l’éloge du vin et de ses qualités.
Il y évoque largement l’alcoolisme des ecclésiastiques (quel que soit leur rang), des philosophes et autres savants.
De même, il identifie les nations d’ivrognes (et à l’en croire, les allemands …).
Retenons, puisque nous sommes entre œnologues, que s’enivrer au vin est bénéfique étant donné que dans ce cas « L’yvresse bien loin de nuire à la santé la conserve ».
En outre :
« c’est en mangeant et en buvant ensemble que la conversation devient plus aisée et plus familière ».
Mais pour s’enyvrer convenablement, il a six règles à respecter :
puis, enfin :
"V. Ne forcer personne à boire,
VI. Ne pousser pas l’yvresse trop loin."
Car :
« Seneque distingue très bien deux sortes d’yvresse, l’une qui ensevelit entièrement la raison ; l’autre qui ne fait que chasser le chagrin. C’est cette dernière que nous croyons quelquefois permise. Mais aussi il faut que l’yvresse aille jusqu’à nous ôter nos chagrins, sans cela il serait inutile de boire du vin. ».
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