Monsieur Beauregard : merci. Vraiment !




La première écoute en boucle c'était "Here's to you" et, franchement, pour écouter "Here's to you" en boucle il fallait être salement motivé (ou cruellement manquer d'imagination).

N'empêche : "Here's To You" a, aussi, été ma première leçon d'anglais, et ça c'est pas forcément avéré très utile au quotidien, par exemple quand il s'agissait de commander 3 bières.
P't'être pour çà que je bois pas de bière ?
En même temps, "Zag Warum" c'est pas mieux.


Il y a, ensuite, eu bien des leçons d'anglais.

Du français aussi.
Beaucoup.
Parfois du français bien particulier mais auquel j'accrochais, forcément.


Il y a évidemment aussi eu cette petite chose infernale que je n'ai jamais réussi à danser convenablement.
Pourtant, note bien, c'est pas faute d'avoir essayé et essayé encore  !!


Non, le vrai choc, le basculement, c'était en Allemagne.Et fortuit.
Ben ouais : Aspirant Fuster, 19ème Groupe de Chasseurs, basé à Villingen.
J'avais accès aux magasins d'officiers canadiens et américains et m'y étais donc offert la CDX 1, toute première platine laser de Yamaha (ainsi d'ailleurs qu'un tuner Marantz hors d'âge mais qui tient toujours la rampe, l'air de rien !).

Va savoir pourquoi j'avais entre autres CD acheté le "King Arthur" de Purcell, par Deller ... peut-être était il rangé à côté du "Herz und Mund und Tat und Leben" et pour le coup lui je le cherchais vraiment.

Purcell, je l'écoute un peu moins maintenant (rien au dessus de Vivaldi !).
Mais le "Cold Song" me fait bien sûr toujours le même effet. Andréas Scholl a une voix et une interprétation magnifiques .... n'empêche :  je reste accroché à la première fois, la version Deller.
Scholl ça colle très bien au truc ... mais pas avec le souvenir de la première fois.

A quoi ça tient ?!



N'empêche : je suis resté au baroque.
Vivaldi, donc.
"Les quatre saisons" c'est devenu de la musique d'ascenseur (ou de super marché. Voire d'ascenceur de super marché !) ... et c'est superbe.
En particulier par Janine Jansen.


(Les quatre saisons à Santa Maria della Pieta ...)
("But why ?")


Non, aujourd'hui, ce qui me transporte (et que d'ailleurs j'écoute en boucle dans la bagnole qui, régulièrement, me transporte aussi)  c'est le "Et in Terra Pax" merveilleusement mis en musique par Vivaldi (et dirigé par Trevor Pinnock).

Pour autant, le vrai début n'est peut-être pas là ... et sans doute n'arriverai je jamais à l'identifier : j'avais quoi ? sans doute 15 ans, en seconde, à Marcel Gimond (Aubenas).

Cours de français de Beauregard.

C'est ce même Beauregard qui allait me faire découvrir Apollinaire (Et mes Amours s'étant cachées périssent d'amour en moi même) - et me mettre de cruelles pâtées aux échecs - mais avant, dans l'un de ses contrôles surprenants, il allait me pousser à associer écriture et musique.

Un truc de grand malade : il était venu avec son magnéto à bandes, et avait envoyé 4 heures de musique classique en nous disant "devoir de français. vous avez quatre heures".
Le sujet c'était ce que l'on entendait. Ou pas.
J'ai donc entendu.
Et sans doute est-ce la première fois que j'ai écouté la musique.

Merci, Beauregard !

Je lui avais pondu un nombre de pages assez étonnant, des pages branchées sur la musique ma tête et mes tripes.
Pages récemment relues avant autant de surprise que de plaisir.

J'aimerais bien savoir ce qu'il nous avait fait écouter, Beauregard ...

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