Nuits de Chine


Voilà, je retournais en Chine.
Et le programme n'était pas bien plus précis que ce simple fait : retourner en Chine, et y aller pour la dernière fois, au moins pour la Société qui m'employait alors.



Pour fêter ça, dans l'avion, je m'étais copieusement arsouillé avec un Chardonnay + Viogner du Domaine de La Baume. Après 2 bouteilles (format avion tout de même) j'étais prêt à lui donner toutes les médailles possibles et imaginables et même à trouver "Ocean's 13" (format avion là aussi) très regardable. C'est dire ....
Pour le reste ben, c'était un avion. Et c'est pas confortable un avion quand on voyage en zoo class !! C'est même salement pas confortable du tout après quelques heures à tourner et virer pour trouver une position qui n'existe pas.
C'est long. D'autant plus qu'après avoir mis 3 ou 4 branlées au jeu d'échecs embarqué il est évident
que le salut ne viendra pas de là.


Je me réfugiais un temps dans le Moustiques de Faulkner.

C'est une vieille histoire que la recherche de ce bouquin dont j'ignorais jusqu'au titre, n'en connaissant en tout et pour tout qu'un extrait, et encore : une interprétation d'un extrait !
Contrariant que cet abruti sans malice de Millaud m'ait poursuivi des années, jusqu'à ce que je trouve Moustiques, enfin. Et puisse ainsi identifier le bouquin témoignant de la malhonnêteté intellectuelle de ce type – tout agrégé de philo qu'il ait été -.
J'ai la rancune tenace. Et pas seulement parce que lorsqu'il s'est agi de remplir mon dossier post bac son appréciation fut très exactement : "est capable du pire comme du meilleur, mais semble présenter une nette prédilection pour le pire".
J'ai fini en fac, à La Doua.
Mais çà aussi c'est une autre histoire et, pour le moment, ce n'est pas une rancune tenace que je me prépare, mais bel et bien un mal au dos tenace. Voire  un mal de tronche, aussi, si j'arrête pas très vite de picoler ....

Ancient Extinct Life and Dinosaur Fossil Exhibition

Arrivée à une heure indécente à l'aéroport de Pékin.
Attente de ma collègue J, puis bus, puis hôtel.
Une petite heure ou à peine deux passées sous la douche puis au pieu pour effacer quelques traces du voyage.

Repas et taxi vers une cave "près de Pékin".
Ok : "près de Pékin" ... mais à l'échelle chinoise parce qu'on y est restés un sacré moment dans le taxi.
Sur une autoroute mochasse encombrée de camions antédiluviens.
Cave.
C'est l'une des caves dont j'avais entendu parler en bien, lors du symposium de Juin 2006, à Pékin.
On y goûte une série de vins.
Bonne surprise : œnologue chinois communicatif, qui produit des vins agréables aussi bien en rouge qu'en blanc, bien qu'avec des assemblages assez improbables.

Bien sûr quelques trucs à régler mais on en parle librement, simplement, sans pression, et quand je lui demande des échantillons pour travailler dessus à mon retour ... il me les donne (Ben oui, rien de plus normal ... sauf qu'en Juin si ça avait pu être aussi simple, avec les autres ...).
Ils nous donne aussi 2 bouteilles de vin fini à chacun pour que je goute çà en France, à tête et palais reposés. Les bouteilles ne m'arriveront que bien plus tard ... et s'avèreront bien marquées "pneu brûlé".
Encore une fois : de l'impérieuse nécessité, le plus souvent possible, de goûter hors contexte !!!

Au retour J. m'a promis la Grande Muraille.
Le taxi nous a attendus. Et y valait mieux vu où on était !
On passe dans un bled paumé, à la route défoncée, et y a des camions partout.
VRAIMENT partout.
Des mecs en moto qui tournent autour ; certains prennent du cash et partent, suivis d'un camion ou deux.
Gros bordel.
Route bouchée, autoroute bouchée.
J. paye une nana du cru pour nous "faire passer par des petites routes connues des locaux"
Bien sur les petites routes sont pas loin de la saturation elles aussi. Faut dire qu'il y a beaucoup de locaux qui font commerce des petites routes qu'ils sont seuls à connaitre. Du coup les petites routes sont couvertes de théories de camions enduits de poussière, à moitié dézingués, conduits par des types au regard vide.
Le salaire de la peur en version chinoise.
Ou le salaire de la croissance ?
Mais c'est la même chose j'imagine ?

Mais je voyage enfin, finalement. Avec de la poussière partout. S'il n'y avait pas la Grande Muraille au bout, je demanderais à m'arrêter pour prendre l'ambiance et la poussière. On me prendrait encore pour un dingue. Donc je demande pas.

J'aurais peut être mieux fait : quand on arrive enfin la nuit tombe et y a pas moyen de monter à la dite Muraille (j'en conclus illico que toutes manières, ce truc c'est comme Carcassonne. La seule différence c'est que Carcassonne est en rond alors que la Grande Muraille est plus ou moins en long (et le fait que je sois né à Carcassonne n'y change rien, çà va de soi).

M'enfin, j'ai un peu (beaucoup !!) les glandes quand même, et floute quelques misérables photos avant d'abandonner devant la nuit tombée.



Finalement ma journée est sauvée avant de partir.
Juste avant de partir.
On passe en effet devant le musée des espèces disparues et autres dinosaures.



Oui, devant y a 2 statues de Mao. Et aller foutre 2 statues de Mao devant un musée (chinois) consacré aux dinosaures, ben çà relève d'un prodigieux sens de l'humour !

Vous prendrez bien encore un œuf ?

Au petit matin tout était à peu près en ordre malgré une courte nuit (la routine).

Petit déj chinois. Je me passe de café mais devrais y survivre en me rabattant sur quelques trucs sympathiques tout en veillant à éviter, tripes, pattes de poulet et quelques autres curiosités.
Tout se passe au mieux jusqu'au moment ou une sinistre odeur de vieil égout se met à insister lourdement.
Moyen, dans un hôtel.
Surtout au moment du petit déj.
Bon je moufte pas mais n'en pense pas moins.
Au demeurant j'ai bien fait de pas moufter puisque je finis par me rendre compte que tout est normal : c'est juste J. qui se tape un œuf.
Du coup je monte dans ma chambre et attends le moment du départ, puis on file à l'aéroport où l'attente continue. De retard en retard le gars qui est chargé de tourner avec nous finit par arriver.
2 plombes de retard mais il est là.

On embarque dans une caisse improbable.
Les fauteuils, rembourrés avec des noyaux de pêche, sont recouverts de plastique.
C'est encore moins confortable que l'avion que j'ai pris pour venir.





Résolution n°1
 : arrêter de dire du mal d'Air France. J'ai essayé, c'est prouvé : dans les voitures chinoises on voyage plus mal que sur Air France.
Beaucoup
plus mal.

Bon, en plus, le chauffeur a, de toute évidence,  appris à conduire en Bulgarie. Et si il a bien retenu la leçon klaxon, celles consacrées au dépassement, au freinage, et à la trajectoire sont encore en cours d'acquisition.

Donc :

Résolution n°2 : arrêter de dire du mal de la conduite d'Evgeni, mon commercial / traducteur / guide / chauffeur bulgare !
Malgré tout je m'effondre sur mon sac de (noyaux de) pêches.
Mais comme çà fait quand même salement mal au cul ces conneries puis comme l'autre Hun, là, au volant, a le klaxon bloqué : de temps en temps j'émerge de mon coma.
La première fois c'est pour voir un morceau de Grande Muraille passer en me narguant. Après c'est tout gris. L'autoroute, les camions, le paysage.

Fatalement on finit arriver, dixit J. "c'est une petite ville : il ne doit pas y avoir plus de quelques millions d'habitants".

On va manger avec les winemakers locaux, et ils pompent salement, les winemakers locaux. Belle maîtrise de l'épaulé / jeté !
Bon, çà me dérange pas de picoler mais là, comme çà, au débotté, si je pouvais éviter !?
En même temps on mange, alors je me promets aussitôt de ne manger que ce qui est vert.
Sauf les concombres
Puis, illico, je précise ma pensée : « sauf les concombres et les œufs ». Ben oui : çà c'est des œufs. Enfin, dans un passé lointain ce devaient être des œufs. Y a longtemps. Et le truc translucide et marron devait être blanc, la substance verte et grumeleuse a du être jaune. Des œufs quoi …
Et ne me demande pas comment ils font çà : je veux (définitivement !) pas le savoir.
Sinon, le thé est vachement bon. Mais ils s'obstinent à me faire picoler : de temps en temps y en a un qui se dresse et me tend sa carte, ou un verre de vin. Des fois les deux à la fois.
Il parait que ce soir on va vraiment picoler.
Alors il faudra encore que je torche le leader pour avoir la paix. Sinon, fatalement, ils m'auront à l'usure.
Mon surnom local c'est Andolié. Ca doit vouloir dire Bob l'éponge ?

Enfin, en attendant, on me conduit à l'hôtel où j 'attends l'heure du sacrifice en profitant de la vue.
Non, c'est pas la Grande Muraille.


Heurkkkk
Donc on est venu me chercher pour la réunion de l'après midi.
Elle se passe dans une énorme cave que l'on commence par visiter.
Des stocks colossaux ... qu'un jour il faudra bien écluser.







Aussi de bonnes vieilles cuve béton à l'air quand même un poil étrange.

Et puis, fatalement, du mouvement de ci de là :





S'ensuit la réunion. Avec tout ce que j'aime : les mecs entrent et sortent en permanence. Y a quoi ? 30 minutes efficaces sur les presque 2 heures. 30 minutes au bout desquelles, tout d'un coup, tout le monde se lève.
Ah ben c'est l'heure
on me dit. Ben si c'est l'heure alors ....

On descend dans le bâtiment sombre et désert. Il est 18h. On se retrouve dans une salle où le couvert est mis

Tout ce que j'aime, le retour
Ben ouais : un repas avec les winemakers locaux.
Je la fais courte : effectivement le soir il a fallu plus boire que le midi.
Le soir, si je tiens mon rang côté picole (visiblement quelqu'un avait décidé que c'était ici et maintenant qu'il fallait régler le problème des stocks), en bouffe je suis raisonnablement coopératif.
Bref, France : victoire par forfait puisque vers 20h30 ils se lèvent tous d'un coup. C'est fini on dirait qu'il me reste à aller me coucher.
Et à être malade toute la nuit.


Poussière, tu n'es que poussière
Au matin, cet autre matin, après cette autre courte nuit, cette fois tout n'était pas en ordre.
Petit déj chinois, dans lequel j'ai cru faire un tri encore plus sélectif en optant pour un jus d'orange (c'était avant de le goûter et réaliser qu'il était servi CHAUD, idéal quand t'a le ventre en vrac), pls quelques gâteaux plus ou moins secs, et basta.
Sauf qu'à table, mes chinois sont partis dans le trip repas complet. Donc là, les bruits de succion entre-coupés de rots çà m'a vite gonflé (le matin faut pas me prendre à froid après une mauvaise nuit et avant mon café. Et là comme y a pas de café du tout ...). J'ai carrément craqué quand ils se sont fait le « dessert » : ces putains d’œufs qui sentent l'hydrogène sulfureux a plein nez.

Direction ma chambre pour attendre le départ !

On finit par partir, forcément dans le truc à moteur qui, au delà du rembourrage des fauteuils, s'est à l'usage avéré avoir des suspensions en ressorts de stylo.
Derrière c'est grandiose, surtout avec les tripes qui sont animées par leurs propres mouvements, en complète autonomie ! 




On quitte la ville qui est méga encombrée. Bagnoles, camions, camionnettes, vélos, moto, deux roues électriques, charrettes : tout çà roule en tous sens, sans aucun respect pour quelque signalisation que ce soit. Et ça me fait pas marrer de savoir que je suis au milieu de ce bordel.
Mais je recommence à voyager.
Tout en regardant défiler les murs, je me fais conduire hors de la ville, pile poil là où il fallait pour admirer une œuvre que j'imagine dédiée aux buveurs chinois (dont j ai 2 notables spécimens dans la voiture, l'un des deux étant au volant).



On arrive à la première cave, où les mecs font du pinard ... et construisent les cuves en même temps.

Du jamais vu !
Y a des camions bien chinois, surchargés de raisin jusqu'à la gueule, qui attendent dehors que les cuves soient finies de souder.

J'adore ce pays.

Bon, après, quand tu viens parler rationalisation des process, approche technique et économique, "faire le vin que tu veux et pas le vin que tu peux", forcément c'est pas toujours gagné d'avance ...



Mais à chaque visite on me prend en photo, alors je raconte pas la gueule de mon ego


(si tu me cherches sur la photo, le mec en pull rouge c'est moi …)







Puis une autre cave
Sur le panneau serait écrit un truc du genre « défense d'ouvrir la trappe il y a du vin dedans ». Sage précaution …

Et des vendangeurs.

Puis on prend la route, et pas qu'un peu.
5 heures en tout ? ouais, à peu près ... et 5 heures c'est long, même sans mal au bide.

D'autant plus long que la nuit on voit bien les phares des bagnoles et des camions qui prennent n'importe quelle direction, tournent à n'importe quel moment, déboulent sur la route on en sait d'où, juste parce qu'ils en avaient envie.
Le pire c'est les fumées : un brouillard de fumées tout du long, partout, tout le temps : comme un tunnel dans lequel on roulerait. En fait ON ROULE dans un putain du tunnel de gaz d'échappements et de fumées d'usine.
Y avait quoi là en France au même moment ? Le Grenelle de l'environnement ? Ca fait rêver.
On finit par arriver à Chang Li à point d'heure.
J'en peux plus de la bagnole.
J'en peux plus du mal de bide.
Je veux juste une douche, et un lit.
Pas de bol : on s'arrête dans un restau a l'entrée du bled (enfin … tu verrais la taille du bled ….)
Là je suis sauvé par mon évident mal de bide : aucun mal à justifier de ne prendre que du riz (surtout que vu l'hygiène de la cuisine ouverte ...).
Le repas se passe plutôt bien entre notre distributrice, un winemaker chinois, un prof de je ne sais plus quelle école d’œnologie, ma collègue chinoise et Attila, notre chauffeur. On échange des points de vue sur les vins présents, je fais mon numéro et on se quitte bons amis.
Enfin dormir …

Arghhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh


Le lendemain petit déj chinois.
Je réalise que nous sommes dans le même hôtel qu'en juin 2006.
ok : gâteaux secs et œufs au plat (avec quelques difficultés à avoir du thé qui ne semble pas être dans les habitudes).
L'exercice des œufs au plat mangés à la baguette me permet d'expliquer pour la 10 000 ème fois que
- oui je me sers bien des baguettes, merci.

- OK, y a peut-être pas beaucoup de français de France qui mangent les œufs au plat avec des baguettes, mais moi si.
Mais, j'ai de l'entraînement : d'une part j'ai une tante cambodgienne et, d'autre part, en 1ère et terminale, à Tahiti, je mangeais tous les midi chez les chinois (Chao men, Caï fan, Fu yum ha, et autres plaisanteries du même ordre) donc, bon, les baguettes et moi c'est une vieille histoire d'amour.
Alors au chinois qui se lève pour me faire dire que je me sers très bien des baguettes je réponds que lui aussi il s'en sert très bien des baguettes, sur quoi on se marre en chœur avant de se quitter souriants.
S'ensuivent des visites de caves.
Avec de fort bonne surprises tant par les interlocuteurs que la qualité de leurs vins.

On passe bien sûr à Great Wall.
La cave expérimentale





Puis le centre expérimental,





Nous n'entrerons pas dans la cave elle même puisque je l'ai déjà visitée en long en large et en travers lors de mon dernier séjour et resterons à l'extérieur avant d'entamer une intéressante réunion avec la responsable des expés et son adjointe.







S'ensuit un repas avec le directeur technique.
Bon repas. Très bon repas.
Le vin est bien, même servi avec des tranches de lotus (çà se laisse manger)

Au vu de sa couleur et du reste, je suis quand même un tantinet dubitatif devant le millésime annoncé : 1994 ???
Quand il me demande ce que je pense du vin, je le lui dis sans me forcer et ajoute, in fine, une petite question sur le pourquoi de ce millésime puisque le vin est bien plus récent.
J. me rétorque "oui mais ça je peux pas traduire". Lui faisant remarquer que si je ne fais pas au moins allusion au millésime je passe au mieux pour une truffe, au pire pour un con, elle me répond : "c'est pas grave", j'en conclus que c'est pas gagné ...
Malgré tout, je me sens bien et me laisse aller. Bien sûr, après quelques heures, une fois l'après midi entamé je paye (sévèrement) les excès (relatifs) du midi.
Vu l'hygiène des sanitaires rencontrés de ci de là, la seule solution est la fuite, même si ça implique de charger pour le reste de la journée.
Au bout du bout je suis HS et demande donc à rentrer à l'hôtel une fois les réunions finies et
non non merci je veux surtout pas manger.
A l'hôtel je file à ma chambre qui s'avère inouvrable.
Putain de clef magnétique.
A la réception les 3 minettes de service entravent rien à l'anglais (et je parle même pas du français ou de l'espagnol) ni aux gestes désespérés que je fais pour leur expliquer que je veux rentrer dans ma chambre.
Elles me sortent la facture.
Re gestes désespérés sur le mode : je veux pas paye, je veux pas partir, je veux rentrer dans ma chambre, me doucher, et me foutre au pieu
Ces connes se marrent et ça commence à sévèrement me peler le jonc !
En plus je n'arrive à joindre ni J., ni Mme L. alors en désespoir de cause je fous mon ordi sur le comptoir et j'écris des trucs : quand elles en auront marre de me voir là, elles finiront bien par faire quelque chose.
Et, de fait, elles ont soudainement une idée géniale : téléphoner à un mec qui parle anglais (fallait y penser !). Il arrive après un bail, accompagné d'un gars de la sécurité, et me dit :
your money is not enough. When do you leave ?
Putain j'en sais rien de quand je leave. T'a qu'à demander à L. quand on leave ! Je m'en fous de quand je leave ? je veux juste pioncer, bordel !
Vu qu'il est moyennement coopératif, je réponds à tout hasard tomorrow,
Puis leur laisse ma carte Visa en otage et monte m'enfermer dans la chambre, bien décidé à lâcher les fauves dès le lendemain, et ce en la personne de Mme L.
Si ils la connaissent pas encore, ils vont faire connaissance ….

Mao, pour la seconde fois

Le lendemain je descends avec armes et bagages dans le hall de l'hôtel, et ne passe pas par la case petit déj : plein le cul des œufs sous quelque forme que ce soit, et de toutes ces conneries.
J'aimerais juste avoir la paix cinq minutes.
Bref : je suis remonté comme un coucou et j'attends L.
Mme L., c'est un croisement de pit bull et de dragon femelle. Mais un dragon femelle auquel on aurait piqué ses œufs. Le genre qu'il vaut mieux avoir comme amie quoi.
Au début c'est J. qui essaye de régler le problème. J. elle est gentille, donc à la réception çà se défend. Et çà se défend assez bruyamment pour que Mme L. quitte la salle de petit déjeuner au 1er étage, arrive et s'en mêle. Or çà, c'était une putain de grave erreur stratégique ... parce que Mme L., elle, elle sait être pas gentille. Puis Mme L. c'est elle qui m'a baptise Andolié : elle m'a à la bonne.
Bref elle sait être pas gentille et elle sait même vachement bien le faire, çà. Alors elle met de l'animation dans l'hôtel. Limite si çà m'emmerde pas pour les 3 couilles … enfin surtout celle qui a été assez méga couille pour se mettre en avant dans la lutte contre J.

C'est du grand guignol : les valises remontent dans la chambre puis redescendent, ben oui : Mme L. a décidé qu'on se barre !
Puis y parait qu'il y a un autre hôtel pas mal dans le coin (J. s'inquiète sur la qualité de l'hôtel … donc moi aussi) mais, bon, quand tu sais qui a décidé quelque chose, il ne reste qu'a partir avec les valises.
Je trouve çà assez drôle en fait, finalement, et puis vu que ma situation gastrique s'arrange je deviens plus sensible au burlesque.
Qui plus est on a un bon contact dans la foulée et le repas qui s'ensuit se tient dans un super restau de poissons et fruits de mer à l'entrée démonstrative.
Le poisson a l'air frais.
Avec le patron et le directeur technique de la cave visitée le contact passe bien.
D'autant mieux que, ce qui ne gâche rien, leur vin est bien.
On repart sur leur cave.
Dégustations.
Ils ont un projet plutôt cohérent au niveau de leur gamme de vins, techniquement çà suit. C'est ce que j'ai gouté de mieux à ce jour (à part Jiabelian).
En revanche les rosés ne sont pas dans mon style de vin (genre : 11° et >11 g de sucres) mais on s'en fout : c'est pas le but que çà me plaise.
Surtout que c'est cohérent, bien fait, et que cela plait à eux ... et à leurs clients.
Longue discussion ... puis séquences photo.





Bon, c'est pas gagné dans toutes les autres caves, particulièrement dans certaines de celles qui suivent. Mais l'ensemble est plutôt plaisant quand même avec, de toute évidence, de gros mieux par rapport à ma dernière visite.
Dans la dernière cave, réunion avec les 3 gestionnaires, ça se passe bien, encore une fois.
Alors ils décident illico de convoquer les 15 techniciens qui bossent à la cave (je réussis in extremis à les convaincre que la vigne c'est pas ma tasse de thé et que c'est donc vraiment pas la peine de faire venir les viti !!).
Donc, paf : réunion technique improvisée après le repas (qui se passe aussi super bien. Youpi).
Cours de vinif en blanc et rouge.


J'adore, tu penses bien. Même si la barrière de la langue est lourde. Mais le temps de la traduction me permet de me rendre compte qu'ils se relaient pour reproduire finalement tous mes schémas et autres graphiques ...

Cerise sur le gâteau : la mère L. nous a dégotté un hôtel d'enfer, en bord de mer
Chambre ou tu rentre à 15 (par pièce),
vue sur la mer, lit de rêve.
J'adore tout particulièrement le petit Mao en porcelaine, qui du haut de son étagère, veillera sur mon sommeil tout au long de cette nuit (de Chine).


Idéale nuit de sommeil.
Merci Mme L. ! (et Mao)
Coquillages et crustacés ...


Petit déj avec J., Mme L., et Attila (désolé : je comprends pas son prénom à Attila, infoutu de le transcrire), et la mer à côté.

Le petit déj est chinois et hyper abondant : je comprends pas comment ils peuvent tant manger dès le matin. Je leur explique qu'avec la meilleure volonté du monde, et même si c'est bon, j'ai pas l'habitude, j'ai pas faim, je veux juste un thé (le café relève de la science fiction et les jus de fruits j'ai déjà donné, et surtout beaucoup reçu) et deux ou trois bricoles légères.
- non merci, quand y a 10 plats sur la table, ben pour moi çà relève pas de la bricole de petit déjeuner
 !
- oui, même si c'est bon est frais
.
- non, merci, mais le poisson panné spécial du coin je tiens pas à le gouter.
- Ok, juste un morceau alors.
- Non : je l'ai entamé mais je le finirais pas. J'ai jamais eu l'intention de le finir, d'ailleurs.
- Mais si il est bon. Juste j'ai pas faim.
- Non, même pas une soupe
- Oui je sais : elle est légère la soupe
- Oui, j'ai mangé un oeuf au plat tout à l'heure mais un seul çà me suffit.
- Non je veux pas les vôtres d'oeufs. J'ai VRAIMENT plus faim.

Finalement je me barre me laver les dents et me raser.
Bonne idée tiens que j'ai eu d'aller prendre le ptit dej avant de me raser.
Super alibi.
A reproduire.
Puis j'attends dehors, appareil photo en bandoulière en rodant dans les environs :





Attila me rattrape et insiste pour me prendre en photo. Il est sympa Attila (quand il conduit pas), mais il fait des photos floues. Il a peut être un problème de vue, ce qui expliquerait pourquoi (trop) souvent il roule en zig-zag.
Finalement on repart.


Et là .... ben là je m'éclate.
Enfin,d 'abord on manque s'éclater dans une cohorte de camions portant des coquillages :


Plus loin, tout au long de la route, nous passerons à côté d'amoncellements de coquilles vides et, travaillant sur place, de femmes accroupies qui les vident à longueur de journée alors que les camions arrivent les amasser par tonnes.
De temps en temps d'autres camions viennent chercher les coquilles vides qui vont s'amonceler en dehors de la ville.
Avant de repartir je ne sais où ...

Aussi du maïs et toutes sortes de graines qui sèchent sur les toits, également devant les maisons, à même le trottoir.
Bien sûr, aussi, les habituels camions de poireaux, de charbon et toutes sortes de moyens de transport et de denrées plus ou moins aisément reconnaissables.


Je voyage enfin. Des milliards de photos à faire. Des milliards de trucs que j'emmagasine en mémoire. En vitesse, car Attila est au volant ...

On finit par arriver à une cave.
La directrice et son technicien ont de belles têtes de vainqueurs. Je sens immédiatement que çà va être dur
Et çà l'est : questions insolubles en boucle.
Toute manière quand tu vois l'hygiène du mec, tu envisage aisément celle de ses cuves.
On va faire ce qu on peut. Simplement y a une putain de barrière de langue, de culture ... et d'approche du vin et de la vinification.
Je bois mon eau chaude (ouais, on m'en sert à chaque fois. Pas croyable le volume d'eau chaude que j'ai pu avaler pendant les visites) et attends des jours meilleurs en tachant de faire bonne figure ....

Quelques autres visites, puis on retourne à Chang Li
Pour manger.
Repas très sympa avec deux copines de promo de J., on fait des toasts au thé.
Donc fatalement j'approche du nirvana.

Sauf que madame L. elle cause pas, elle hurle.
Ca m'explose la tronche quand je mange à côté d'elle. En plus quand elle est au téléphone elle gueule encore plus fort. Et elle est souvent au téléphone. Téléphone qui, en plus, a une sonnerie qu'elle a du piquer à Ibiza, je vois que çà !!
Un cas d'école Mme L. et ses 65 ans !!

La dernière visite de la journée se fait avec un mec sympa dans une grosse cave des environs.
Et hop, mon deuxième cours de vinif. En roue libre avec mes verres d'eau chaude. Echanges intéressants et constructifs.
Du coup : tiens si on mangeait ensemble ?
Surprise ....
Très bon repas. En plus j'avance lentement mais surement vers la guérison. Même si le mec a une trop forte tendance a faire des toasts.
Mais je résiste.  

Au sortir du restau le grand pied : un peu plus loin sur le trottoir un bal. Des danseurs sont là sous les arbres, et les étoiles : musique et danses de salon à la chinoise.
Serais bien resté les regarder un moment mais bon ... faut rentrer. Puis J. est beurrée comme un petit Lu !

Faut rentrer ... sauf que la seule route passe sous un pont et que sous le pont y a un camion. Bloqué, le camion ! Car le pont est trop bas (ou camion trop haut).
Attila se dégonfle pas : il klaxonne tellement que, je ne sais comment, le mec réussit à assez pousser son camion (bloqué sous le pont) SUR LE COTE pour qu'Attila puisse glisser la bagnole entre le camion et un mur du pont.
Je l'adore moi, Attila !
(c'est l'exact souvenir que j'en ais, alors à la réflexion je me dis que peut-être qu'il n'y avait pas que J. à être beurrée comme un petit Lu !?)

Train spotting

Putain, çà caille la nuit en Chine. Même sous la couette.
Bon sinon, à part le choc thermique, le bord de mer c'est sympa. M'enfin à La Franqui c'est bien aussi, note bien.Et puis les amoureux sont les même
Simplement, à La Franqui, je visite pas les caves (encore que ...), ou pas pareil. Parce que, bon, là, aujourd'hui : je vis ma réincarnation en porcelaine chinoise ! J'arrive, je me pose le cul dans un fauteuil en simili cuir made in local, et j'attends que ça passe.




Un peu comme ces nanas qui, sans fin, étalent le marc avant qu'il soit récupéré pour que les pépins donnent de l'huile.


Puis çà cause chinois.
Même que des fois çà parle vin

Enfin je crois.

De temps en temps, j'entends : Andolié et en déduis qu'on parle de moi.
Je suis l'exception culturelle. Alors, je souris et reprends une gorgée d'eau chaude. Et Attila se précipite pour refaire le plein de mon godet (il est sympa Attila mais il est lourd à force de vouloir porter mon sac et me gaver d'eau chaude).


Puis je retourne songer à des jours meilleurs.
Bref fait chier quoi : je comprends rien, on me dit rien.
Je m'emmerde. 
Et à mort !
(bonjour Sarah).

Fort heureusement on a un train à prendre.

Retour à Chang Li.

On repasse devant ce qui me semble être le plus bel endroit de la ville et, selon toute probabilité, le cimetière.


Mais faut être mort pour y vivre, donc j'oublie.

De ci de là, quelques visions m'enchantent.







Puis la gare, et c'est toujours le même bordel pour accéder au train
Oui : en 2006 j'étais déjà en Chine et j'ai déjà pris ce train : LE Chang Li - Pékin.
La nouveauté 2007 c'est que je passe par la case salle d'attente : rien que çà, ben çà vaut le voyage ! Les serviettes dauphin sur les fauteuils en velours vert c'est un avant goût du bonheur ! Alors si tu ajoute le film chinois qui raconte les aventures du mec qui s'est transformé en pâte dentifrice (mais si, je te jure que c'est vrai !), ben t'es paré pour la journée !!
Donc je suis paré pour la journée ...

On attend un poil sur le quai.

Puis on rentre dans le train
Yo !
retour à la 4ème dimension !

D'un côté du couloir y'a J. sur MSN (cette chienne a un accès internet partout avec une zoulie antenne qui sort de son portable et je suis jaloux) et moi de l'autre sur mes chroniques.
Mais sans le net.



Dans le même temps, sur le circuit télé interne, passe un film de baston à la gloire d'une guerre (visiblement récente) de la Chine contre le Japon :

Le héro est, bien sûr, chinois et complètement inoxydable.

Joie : passent des marchands ambulants de fruits, et de machins indéterminés au look souvent étrange. J'achète une lampe torche sans pile, à dynamo manuelle. Ca devrait plaire au nain ce genre de truc ! Tout çà avant de me rendre compte que les marchands, en fait, c'est les contrôleurs.

Dehors c'est le brouillard.
Dedans je suis aux anges.
Tu penses !!!!
Bon, fatalement on finit par arriver à Pékin.
S'ensuivent un taxi, des bouchons, des conducteurs en plein délire ... la routine quoi

On mange à l'aéroport
Au contrôle, ils sont aussi cons qu ailleurs : 2 bouteilles d alcool par passager, même en soute, et pas plus. Et le plan :
je suis un œnologue français, je ramène des vins chinois en France pour les analyser et permettre aux winemakers chinois d'être encore meilleurs, ben le crétin de service il en avait visiblement rien a faire.
Encore un buveur de bière sans doute.
Bref les 2 pinards donnés par le domaine du premier jour, je les boirais pas de suite ... (oui : dans un vague sursaut de ce qu'il reste de ma conscience professionnelle  je me suis séparé des deux vins pour moi et ai gardé les 2 bouteilles pour analyses puis conseil !!)

Après deux heures de vol et un hot-dog chinois (c'était probablement VRAIMENT du chien) on arrive a Yin Chuan, ce qui me permet de traverser le fleuve jaune
Y faisait nuit noire donc j ai rien vu mais ça m'a quand même éclaté de traverser le fleuve jaune
J ai vraiment des joies simples.

Ou l’on parle encore de transit intestinal ...


Au matin nous devons retrouver Monsieur C. à l'hôtel, avant de partir visiter quelques caves avec lui. Pour une fois, le départ est prévu à une heure à peu près décente. Sauf que, bien sûr, J. a frappé à ma porte avec une demi-heure d'avance avec l'accompagnement sonore qui suit :
- Monsieur C. est là, en bas, il nous attend, il faut se dépêcher..
- je ne suis pas tout à fait prêt (en clair : pas du tout) (et en version privée et silencieuse : Ehhhhhh merde, on a rencard dans ½ heure, chier bordel !)
Petit déj rapidement expédié avec J., et on se retrouve dans le hall de l'hôtel … où, bien sûr, Monsieur C. n'est pas.
Un autre (grand) type est là. J'apprends avec un vif intérêt que :
- Monsieur C. est aux toilettes.
Bon …
Après un moment on me précise qu'en outre :
- Monsieur C. doit faire caca c'est pour çà que c'est un peu long (je te jure, j'invente rien ! Tu sais bien que j'ai pas l'esprit assez tordu pour imaginer çà : Monsieur C. "faisant caca" (sic) pendant que je l'attends dans le hall de l'hôtel …).
Bref : les tenants et les aboutissants du transit intestinal de Monsieur C. m'intéressant à peu près autant que les conséquences d'un sol acide sur la croissance de l'escargot d'élevage je préfère m'éclipser et prendre l'air, dehors.
Fatalement Monsieur C. finit par se soulager; nous partons donc dans une énorme Jeep Cherokee.
Au vu des conditions de circulation et de conduite, il est évident que nous allons droit à l'accident. Mais au moins, là dedans, on sera un peu moins vite pulvérisés que dans la brouette d'Attila. Au demeurant, je ne suis pas sûr d'être complètement rassuré par cette perspective ….
En fait je suis une saloperie de mauvaise langue pessimiste car on arrive sans encombre dans une énorme cave … qui se trouve être gavée de minuscules gonzesses (ce qui est clairement mieux que le contraire).
Là, paf : réunion devant le staff technique de 4 caves des environs : 55 personnes.
(au cours de laquelle Attila continue à flouter les photos)

C'est parti pour le raisonnement du process de vinification, puis son adaptation aux réalités techniques et économiques. Mon exercice préféré.
Je m'y lance avec plaisir tout en tachant de créer le contact avec les gens de la salle. Et c'est pas gagné avec la barrière de la langue …. mais aussi du fait de J. que je soupçonne (c'est peu dire) de pas traduire mes vannes.
En fait J., elle traduit visiblement comme elle le sent.


Une fois, alors que j'attends sa version pour reprendre, elle me dit même :
- çà je viens de le traduire, alors tu peux continuer
- mais je l'ai pas encore dit dans cette réunion !?
- oui, mais comme je savais que tu le dirais, ben je l'ai traduit ...
- mais comment tu pouvais le savoir, c'est la première fois que je la fais en Chine celle là !
- si, j'ai traduit ! Continue.
- ah ok
La réunion finit par s'achever, avec pas mal de questions plutôt pertinentes.
Puis s'ensuit le repas ; dixit J. : seules les personnes importantes y participent. Etant entendu qu'à ma table il y aura, me dit elle, les 10 personnes vraiment importantes
Avec, à côté, la table des 12 personnes finalement un poil moins importantes mais tout de même importantes.
Ca devient compliqué ... mais la précision n'est pas à la marge puisqu'elle me permet de savoir à quelle table et comment il me faudra faire les toasts et y répondre !


En clair : toasts individuels et parfois debout avec les 10 de notre table … et, en revanche, collectifs avec ceux de la seconde table. Mais, pas de bol, ces 12 là se déplaceront, bien sûr, pour venir nous porter des toasts individuels. On reste alors souvent assis, normal : on est importants. Les autres tables c'est anecdotique. Juste un verre si je veux leur faire plaisir.
Bon, t'a compris, çà picole un max. Et pas que du thé.
Ensuite çà se corse : 22 chinois tiennent absolument à me porter individuellement un toast de bienvenue. Toasts auxquels s'ajoutent les toasts normaux des personnes attablées avec moi ; les toasts de politesse quoi. Puis tous les autres campaï sous le premier prétexte venu. in fine, c'est du 3g mini en sortie ! Mais au cours du repas, je suis vaguement rassuré quand je vois que ceux qui sont attablés avec moi commencent à moins faire les fiers, voire à renverser leurs verres. Je suis pas frais non plus (par contre supérieur à 3 g Attila ne floute plus les photos).

C'est une réassurance immédiate de mon foie … mais moins pour le reste de mon organisme dans un avenir que je devine proche, car dans le lot y a le proprio du Cherokee ….
Cherokee que l'on finit d'ailleurs par rejoindre.
Les visites de caves se font dans la 4ème dimension.
Je fais souvent et gentiment (enfin aussi gentiment que possible) remarquer que moi je veux bien donner mon avis sur les vins … mais que l'avis faut me le demander AVANT de me faire picoler parce que là çà va pas être possible. Ou alors faut pas rêver sur la précision ….
Entre deux caves je pense à ma chronique. En effet (J. commence toutes ses phrases par en effet. Elle m'a filé ce putain de virus on dirait !) : J. est vitrifiée et, donc, s'est mise aux japonais absents.
Service minimum, côté traduction.
Du coup, en bagnole, çà fait comme quand durant les longues nuit d'autoroute avec le sommeil qui gagne  j'écoute Skyrock : je comprends rien à ce qui se dit et y a personne pour m'expliquer mais ça m'énerve assez pour rester conscient.
Après quelques visites (me demande pas combien) on croise encore ces maïs qui sèchent n'importe où (et de préférence sous les gaz d'échappement)


et nous finissons par arriver à la cave de la petiote.
Un truc d'Etat.
Je goûte ses pinards, qui sont de supers pinards.
Visite de cave


discussion technique,
dégustations,


puis séance photos qui s'ensuit.

On visite ensuite un méga centre d'embouteillage … puis on va bouffer. Ca faisait longtemps !
On doit être 12 ou 13, dont certains étaient à la table des huiles plus quelques nouvelles têtes qui sont apparues : dont deux mecs qui sont prof à la fac d’œnologie locale. J'ai déjà rencontré l'un d'entre eux l'année dernière à Pékin, celui que j'aime car il m'a proposé de devenir professeur honoraire le temps de faire une conf.
Bien sûr, la bouffe est top :
Même si je fais plus que rêver d'une pièce de boeuf saignante, sans soja, et pas pré-découpée.
Les vins sont bien.
D'ailleurs la petiote nous fait goûter un autre de ses pinards que nous n'avons pas dégusté dans l'après-midi (pourtant j'avais l'impression qu'on avait éclusé tout la cave !).
Encore une fois rien à redire.





Il y a, par contre, à redire sur la fin du repas :
- Des chansons ?Déconnez pas, pas des chansons !
Ben si …. çà finit par des chansons …
- Non je sais pas chanter !
.../...
- Non, je peux vraiment pas chanter :  je connais que des chansons paillardes !
.../...
- Ah bon c'est pas grave ? tu traduiras pas ? (m'étonne …)
.../...
Oui m'enfin je sais toujours pas chanter, même si tu traduis pas !!
Merde, je vais quand même pas leur chanter putain de moine (au demeurant une paillarde rock assez rythmée). Franchement, chanter en boucle (même à des chinois bourrés) un chef d’œuvre tel que :
Il est des nooooooooooooooooooooootres
Il a bu son verre comme les aaaaaaaaauuuuuuuuuuuuutres
C'est un ivroooooooooooooooooooooooogne
D'ailleurs çà se voit rien qu'à sa trooooooooooooooooooogne !!
Soupir ….

Une nuit à Shanghai, fleurs d’artifice





Jardin

Le matin suivant alors que j'ai l'impression que je viens à peine de me coucher (mais ce n'est peut-être pas qu'une impression, finalement), J. frappe à ma porte :
- André, tu es prêt ?
- euh, oui, presque (traduire : je suis à poil et je viens juste d'envisager de me laver les dents. Le reste viendra plus tard)
- Dépêche toi : on part dans 5 minutes !
- (Euh …. C'est pas dans 30 ?). Ok, j'arrive de suite (et merde, c'est pas donc dans 30' …)
Bref gros flip, gros stress et taxi. Et là, dans le taxi, c'est TRES GROS flip et HENAURME stress : on manque, entre autres réjouissances, écraser un mec qui voulait traverser sur un passage piéton (quelle idée à la con !!) puis immédiatement après on est à deux doigts d'empéguer un autre taxi qui venait juste d'arriver à éviter (in extremis) d'exploser le même mec
Bien sûr après on est salement en avance : partir avec 30' d'avance sur l'horaire prévu (va peut-être falloir arrêter de me prendre pour un lapin de garenne de 6 semaines en prétendant que cette heure de départ avait toujours été fixée ainsi ….) nous permet donc d'attendre 3 plombes a l'aéroport.
J'adore.
Dans les 3 heures de vol (sans l'escale je sais plus où) et on arrive enfin à Shanghai. Taxi pour une heure et hôtel.

Ma première vision de Shanghai sera ma première photo : la pollution.


Ils disent le brouillard ici.
Ben voyons donc : un lapin de garenne de 6 semaines, je te dis !!!

(OK, j'ai un peu forcé sur le contre jour, je te l'accorde. N'empêche, j'ai pas tout inventé ….)










Bon, je te passe le truc habituel sur la modernité et la verticalité.
De toutes manières, çà, je sais pas faire !


Pareil pour le truc sur le contraste entre tradition et modernité.


Puis tout le reste. De toutes manières, c'est vu et dit des milliers de fois.

 

Je sais pas faire, puis çà me gonfle.
Tu sais, le plan : pour comprendre faut avoir fait une école d'architecture et les beaux arts (ou être abonné à Télérama).
Au passage je croise des …. allez, on va dire … ukrainiens ???

C'est sûrement pas çà mais çà leur va bien ukrainiens non ?

Puis le jardin !

Tudjûûû ! le jardin …..

Ok, c'est pour les touristes. N'empêche : j'attendais et espérais un truc du genre depuis ma première visite en Chine.


Donc voilà : LE pied, malgré Juicy.
Mais je ne m'intéresse pas qu'aux démons lubriques, je m'intéresse aussi aux Fenêtres sur zen.



Ainsi qu'au reste


Y a aussi un dragon.
En fait J. me dit que c'est un dragon sans en être un : le dragon était réservé à l'Empereur. Sous peine de poursuites, comme on dit.
Donc les privés qui voulaient le dragon sans les emmerdements s'offraient un dragon ... mais avec 3 ou 4 griffes. Or tout le monde sait qu'un VRAI dragon çà a 5 griffes. Ni plus ni moins.
Donc no souci si on a un (pseudo) dragon à 3 ou 4 griffes.



Un beau et bon moment.




Nuit et brouillard
Repas chargé en protéines après avoir retrouvé Y. (et un de ses clients, français) puis, après que j'ai (enfin) trouvé la tortue médicament de mon fils (enfin, un truc qui s'en rapproche) on passe au temple de la copie de toutes sortes.
Ce qu'ils n'ont pas et dont tu a envie, no problemo, on te le fait  illico presto !! Délicieuse discussion sur le thème :
mais pourquoi vous vous plaignez qu'on vous copie ? c'est vachement bien qu'on vous copie ! ca vous fait plein de pub gratuite, et puis çà montre que vous le valez bien.

Vu comme çà ...

Après, à la nuit, nous arpentons consciencieusement les deux côtés du fleuve.
Et c'est, tant sur le fleuve


que sur ses berges,



une débauche de lumières.
En fait y a surabondance tant de lumière que de sons.

Côté lumières, à quelques notables exceptions près,

çà ne se reflète pas toujours très proprement dans le brouillard.

Puis, bon, ici, çà donne parfois un côté science fiction (science frisson ?) qui fout un peu les jetons :




Réduire les pesticides
Le lendemain il a fallu partir.
Sympa, la traversée de la ville avec peu de circulation.
Juste quelques personnes qui courent ou font leur qi cong.
Enfin sympa … sympa jusqu'au moment ou la circulation s'est épaissie et ou, du coup, il s'est avéré que le chauffeur du taxi a appris à "conduire" dans Gran Turismo 4. Sans compter qu'il "conduit" en écoutant les bee gees en version chinoise ….
OK : les bee gees (même chinois), je peux faire un effort.
En revanche y a un méga blême : dans GT4 y a que la manette qui vibre, dans GT4 on voit pas les gros camions qui te frôlent, et on sent pas non plus la voiture qui tremble quand le gros camion il passe vraiment très près.
Je crois d'ailleurs que les gros camions, dans GT4, y en a pas.
Et c'est le putain de méga avantage de GT4 sur la réalité (chinoise) ...

Enfin (enfin !!) j'arrive entier (entier !!!) à l'aéroport.
Avion surbooké because grèves mais çà passe.
Faut dire que je suis venu à point d'heure, au cas ou ….
Ca m'a permis de regarder passer les gens, le cul posé sur ma valise : me fondre dans le décor et regarder le dit décor bouger, une activité que j'affectionne tout particulièrement.

Dans la zone tax free se vendent tout un tas de couillonades.
J'y repère un bloc frigo bizarre. Gagné : une nana y vend de gros crabes vert émeraude. Vivants les crabes, bien sûr, et les pinces attachées. Au cas ou on aurait un petit creux dans l'avion ??
Du coup je me prends un expresso, histoire d'éviter ou, au moins, atténuer le choc culturel du retour.

En fait, le choc je l'ai eu dans l'avion où, dès que je suis attaché et que les portes sont fermées, mes compagnons d'infortune et moi même nous faisons gazer.
Oui, littéralement g-a-z-e-r.
Gazer, juste après qu'on nous ait tout benoitement annoncé qu'on allait se faire désinsectiser du fait de nouvelles normes internationales.
Avec un message d'accompagnement qui dit à peu près çà :
Ce produit est conforme aux normes internationales actuellement en vigueur et ne présente donc aucun danger pour votre santé.

Et ce juste avant que deux mecs passent dans chacune des allées en pulvérisant (à fortes doses) un truc méga louche.


Bien sûr, je plonge de suite le nez dans mon écharpe, histoire de prolonger mon inévitable agonie en me disant :
Aucun danger ?
Conforme aux normes
actuellement en vigueur ?
Ouais … sans doute … au moins jusqu'à ce que les normes changent après qu'on ait découvert que tous les passagers de l'air France AF 117 - Shanghai Paris ont développé une mutation génétique qui les a transformés en doryphores.
Putain, c'est censé me rassurer un avis truc d'expert international ?
Puis il est dans l'avion l'expert ?
Non hein ? ben tiens ...

(D'ailleurs tu sais ce que c'est qu'un expert ? non ? simple : un expert c'est un mec qui t'explique aujourd'hui pourquoi hier il s'est planté dans ses conclusions d'expert. Je le sais bien : j'en suis un d'expert. Et çà non plus c'est pas rassurant.)
Et puis quand je serais doryphore qu'est ce que j'en aurais à foutre moi des conclusions de l'expert !?
Par contre, le produit en question, quand je serais doryphore, je sens que je vais pas aimer !!

kof, kof, kof ...
Putain d'Air France !
En plus le logiciel d'échecs est toujours aussi nul.


Il me reste encore quelques bribes, tout le reste, l'inclassable, le presqu'oublié ou l'hors de propos
Les bribes, quoi ...
La préparation des bo-bun par exemple :


Ou encore cette cave visitée dans laquelle ils se sont laissés dépasser par l'arrivée des raisins : Paf, pas assez de cuverie, pas le temps - comme dans l'autre - de construire des cuves au fur et à mesure de l'arrivée des raisins car la cave elle même est encore en cours de construction. Pas grave, y a toujours une solution. Par exemple stocker le vin dans de grands sacs en matière plastique.

Et puis quelques portes

Aussi, bien sûr, en un ailleurs situé je ne sais plus où, l'une de ces camionnettes polyvalentes qui sillonnent inlassablement les routes :



Aussi n vin bio (oui, là bas aussi), c'est du moins ce qui serait écrit


Et surtout d'autres dinosaures maoistes (je m'en lasse pas)

 

Puis tant d'autres choses, encore ...



Commentaires

  1. Superbe article, merci de partager cette expérience fantastique !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Content que ça vous ait plu !
      (j'ai un peu forcé le trait. Mais qu'un peu ;-) )

      Supprimer

Enregistrer un commentaire