"Toi tu me prends pour un con"


C'était en 2009, j'étais alors devenu un petit commerçant, pire : un tenancier de bistrot.
Je me devais donc de passer ce qu'il restait de mon temps à me plaindre de l’incompétence et/ou du manque de motivation de mes salariés, du poids écrasant des charges (ah l’URSSAF, le Régime Social des Indépendants, la SACEM, …), et des lois scélérates qui brisent l’initiative personnelle (ah, la loi Bachelot sur l’hôpital et la lutte contre l’alcoolisme et, par voie de conséquence, contre le petit commerce éthylique pourvoyeur de plaisirs innocents pour le peuple … et de revenus complémentaires pour ma pomme).
Bref : il ne me manquait que l’insécurité pour parachever ma transformation en Marcel.

 
La soirée du Vendredi 31 juillet avait été une petite soirée, enfin moyenne (tu le sais : le commerce çà eût payé ; mais là, entre les charges, les impôts, le coût des salaires, franchement : c’est un sacerdoce). Bref une petite recette de petite soirée qui s’est achevée peu avant 1h du mat, plutôt tôt quoi (oui : je faisais alors partie de la France qui se couche à des heures à la con et complètement HS).


C’est juste après la fin de la dite soirée, alors qu'assis dans ma super 5 pourrie j'étais presqu'arrivé chez moi, que sont arrivées les deux motos. 


Deux motos dont la première s’est arrêtée à hauteur de ma fenêtre ouverte :

- Faut pas stationner là.
- Je ne stationne pas, je suis arrêté.
- Il faut pas stationner là, y a des parkings pour çà.
- Je ne stationne pas : je suis arrêté.
- Toi tu me prends pour un con !

 

Le type descend alors de sa moto et enlève son casque. A environ 25 ans, avec son crâne rasé, son débardeur rouge collant qui met en évidence son gros bide et son tatouage sur l’épaule gauche il a tout du gars avec qui tu a forcément envie de papoter dans la rue, à 1h30 du mat quand tu rentres du boulot. D’autant que de toute évidence il cherche les embrouilles et a visiblement dû faire exploser le chiffre d’affaire du confrère chanceux qui a passé la soirée à l'abreuver ...




- Je ne vous prends pas pour un con, simplement je ne vois pas où est le problème.
- Il faut pas se garer là, c’est interdit de se garer sur les ronds points !
- Je ne suis pas sur un rond point, le rond point est à 20 mètres. Et je ne suis pas garé : je suis arrêté.

Le type a maintenant collé ses abdominaux gonflés à la bière contre ma portière ; son copain, juché sur sa moto, est juste à côté et derrière lui une fille glousse pendant que mon interlocuteur poursuit ce qu’il faut bien qualifier de « son idée » :

- Toi tu me prends pour un con !
- Je ne vous prends pas pour un con, je vous demande juste de ne pas essayer de créer un problème là où il n’y en a pas.
- Toi, tu me prends pour un con. Moi j’ai envie de faire demi-tour, de revenir à fond et de te rentrer dedans !
- Vous en avez envie ? et bien faîtes-le !
- Qu’est ce que tu dis ?
- Je vous dis que si vous en avez envie, allez-y. Que voulez-vous que çà me fasse ? Moi je suis en voiture, et vous à moto.

(Juré : ce dialogue est 100% fidèle à la triste réalité. Comme tous les dialogues qui suivent, d'ailleurs).
Oui : j'ai parfaitement conscience que c'était pas une bonne idée de répondre à cet abruti, et de répondre comme çà. En même temps ras le bol des tarés, et puis il cherchait l'embrouille et l'aurait de toutes façons trouvée.
C’est donc là qu’il m’a envoyé un coup de poing dans le pif, avant de m’agripper à la gorge en essayant de m’en mettre un second. On s’est colletés quelques instants comme çà, juste assez pour que cet imbécile nique ma chemise (ma jolie chemise Cacharel), et envoie péter mes lunettes.
C’est pas super safe de se chauffer avec un gros con qui t’agresse alors qu’il est debout à ta portière et que toi tu es assis au volant avec la ceinture consciencieusement attachée.
Cela dure quelques instants, en tous cas assez pour qu'alors que j’essayais d’ouvrir ma portière histoire de sortir pour poursuivre la discussion dans de meilleures conditions pour moi tout en gueulant, un poil énervé ;
- Bon, là çà commence à bien faire !
le copain du type bloque la dite portière en me rétorquant :
- Toi, arrête de la ramener !
Dans le même temps, la copine dudit copain continue de glousser.
- Mais vous êtes tous plus cons les uns que les autres !
- Quoi ? Quoi ? Quoi ? Je suis con moi ?
- Oui, vous êtes con, malade, et complètement taré.
Contre toute attente Godzilla recule, puis remonte sur sa motobylette en lançant :
- Ce type, si je le croise, je le crève !!
Moi, je suis déjà dans les starting blocks : prêt à noter sa plaque d’immatriculation. Surtout ne pas rater la plaque ! Il démarre, et je la rate pas sa plaque. Que je la note fait marrer la nana, assise derrière le second type, celle qui était au spectacle et le trouvait comique :
- Eh : il note la plaque ! (rires)
Moi, brave con, je file à la Gendarmerie voisine ... et elle est fermée, la Gendarmerie !
Alors la colère monte et je pars roder à Cugnaux dans l’espoir d’y croiser soit la voiture de patrouille, soit mon agresseur. En 20 minutes de ronde je ne croise ni l’une ni l’autre.
Il vaut mieux, je crois, que je n'ai pas retrouvé les 3 débiles car ça aurait très mal fini vu mon état de rage folle. Alors, en désespoir de cause, je me décider à retourner à la Gendarmerie où un panneau indique les heures d’ouverture … et mentionne que l’on peut sonner, en cas d’urgence. A l’intérieur il y a de la lumière, et je vois une silhouette passer alors je sonne, et j’entends assez rapidement une voix me demander le pourquoi de mon appel :

- Je souhaite porter plainte suite à une agression.
- Ca s’est passé quand ?
- Il y a une 20aine de minutes.
- Où çà ?
- Ici, à côté, dans la rue.
- A Cugnaux ?
- Ben oui, à Cugnaux.
- Oui, mais là vous êtes au central de Toulouse.

Suivent quelques mots et soupirs d’où il ressort que, bon, il est tard, c’est loin Cugnaux, et y a pas le feu. Au point où j’en suis rendu, je ne vais pas faire mon obstiné :
- OK, j’ai vu de la lumière et du monde dans la Gendarmerie alors j’ai sonné. 
Je reviendrai demain.
Et je file chez moi, me débarrasser de ma chemise déchirée, rafistoler mes lunettes dont un verre est niqué, et nettoyer le sang qui suinte de mon nez.

Le lendemain, je renonce à ma grasse matinée du Samedi pour aller à la Gendarmerie : 
 
- C’est pour déposer une plainte pour agression.
- Il s’est passé quoi ?
- Ben cette nuit un type m’a agressé, insulté et frappé.
- Vous avez un certificat du médecin légiste ?
- Pardon ?
- Vous avez un certificat du médecin légiste ?
- Ben non.
- Alors je ne peux pas prendre votre plainte.
- Mais vous avez vu mon nez ?!
- Sans le certificat du médecin légiste je ne peux pas prendre votre plainte. 
Les consultations sont gratuites, c’est à Rangueil, allez y Lundi matin.
- Vous êtes en train de me dire qu’un type peut m’agresser gratuitement dans la rue et que je ne peux rien faire ? C’est hallucinant !
- Il me faut le certificat du médecin légiste.
- Il m’agresse, il m’insulte, il me menace de mort et je ne peux pas porter plainte !?
- Bon, comment s’appelle t’il ?
- Mais j’en sais rien comment il s'appelle ! je le connais pas ce type ! 
J’ai juste le n° de sa plaque d’immatriculation.
- Donnez le moi.
Je lui tends le bout de papier griffonné il y a quelques heures, tout en récitant le numéro pendant qu’il tape deux trois trucs dans la pièce à côté avant d’ajouter :
- Quelle est la marque de sa voiture ?
- C’est un 2 roues !
- Bon. Lundi vous allez chez le médecin légiste, et mardi matin vous revenez. 
Je prendrai votre plainte.
Je renonce :
- Bon, à mardi.

Avant de partir, je reprends mon papier qu’il vient de rouler en boule et, dans l’attente du Lundi matin, je rode dans Cugnaux en regardant attentivement les 2 roues de petite cylindrée et, surtout, leurs plaques minéralogiques …

Le gendarme m'ayant dit que, pour prendre ma plainte, il lui fallait un certificat du médecin légiste, et comme je ne suis pas le mec têtu : le matin j'ai filé à Rangueil.
Consultation de médecine légale, Bâtiment H1, Niveau -2.
Un long couloir.
Au fond du couloir une petite salle d'attente aux murs couverts d'affiches sur les droits des victimes. Les mêmes qu'à la Gendarmerie.
Elle est bondée la petite salle : dès l'entrée un type à l'œil tuméfié, un autre en piteux état qui attend dans un fauteuil roulant, un autre encore tellement éteint qu'il est déplacé par une nana qui lui tient la main, aussi quelques femmes en mode veille : femmes battues ou accompagnatrices.
Tout ce petit monde n'est ni très frais ni très vif et ne respire pas le bien être, à part peut-être un type en costume, assis au milieu de la salle. Presque incongru.
Tout le monde est là, dans l'attente, le silence, et la patience.
Mais je suis prêt : la patience et le monde médical, depuis mes multiples consultations de l'année précédente, je connais ! Je suis donc venu avec mes lunettes déglinguées et un recueil de nouvelles de Kipling (pas facile de lire d'un œil et demi). Après avoir jeté l'œil dont le verre est en bon état aux affiches qui prétendent m'informer sur mes droits de victime, je me trouve un coin de mur libre et bien placé (pour envisager tout à la fois les autres patients, l'entrée des consultations et le bureau de l'infirmière dont une affichette annonce qu'elle est en entretien), et m'y adosse, mon livre à la main.
Au bout de quelques pages, le type en costard disparait côté consultations. Encore un bon paquet de pages et l’infirmière sort de son bureau pour s’adresser au cyclope, puis à un autre type vaguement déchiré et enfin à celui qui est en fauteuil roulant. A chacun elle donne son ordre de passage. Avant qu’elle ne reparte s’enfermer je lui dis rapidement :

- Et moi ?
- Vous ?
- Oui, moi, je passe quand ?
- Ah ben là, lui – elle désigne le gisant – on le prend parce qu’il est en chaise roulante mais vous
on vous prend pas. 
Vous êtes arrivé hors délai (ce qui est faux) et puis là on sait pas à quelle  heure on finira. 
Donc on vous prend pas.

 Et, sans autre forme de procès, elle retourne s’enfermer en fermant ostensiblement et fermement la porte. J’en conclus que je ne suis ni assez victime, ni assez vindicatif et qu’il ne me reste plus qu’à refermer mon Kipling pour retourner, ailleurs, me faire tabasser un peu plus violemment et surtout plus visiblement.
En repartant je songe qu’à ce stade soit je laisse tomber – ce qui n’est pas (encore ?) une option -, soit je retente Rangueil dès le lendemain (en n'oubliant pas de prendre la version intégrale - et commentée - d'A la recherche du temps perdu), soit je passe au système libéral et payant.

Donc, fatalement, je passe au système libéral et payant.
Ayant appris la prudence je téléphone avant et, ainsi, joins un Monsieur très urbain qui se trouve être le médecin légiste himself. Prêt à me recevoir il m'informe toutefois que je dois, avant toute chose, passer au service de médecine légale de Rangueil. Je lui rétorque que j'y suis passé et que l'on ne m'y a pas examiné pour cause de trop grande affluence. Ce à quoi, nullement surpris, il me retourne qu'il me faut donc y retenter ma chance dès le lendemain matin, mais après m'être muni d'un bon bouquin (sic) ... car les juges toulousains exigent que la première consultation (la première ???) ait lieu au service de médecine légale de Rangueil.
J'y retournerai donc, espérant voir un médecin légiste et agréé avant d'être totalement guéri.
Et çà commence à gravement me gonfler (à peu près autant que mon nez), car si toute personne a de toute évidence le droit de devenir une victime, le droit des victimes me semble lui devenir une notion très abstraite car, tout aussi évidemment, il vaut mieux être une victime aux heures qui conviennent à la Gendarmerie Nationale et aux services de santé agréés par la Justice ...

Le lendemain je suis donc revenu à Rangueil.
Tu sais ? bâtiment H1, niveau -2, au fond du long couloir ...
Il y avait un peu moins de monde, sans doute car l'effet week-end était il passé. Moins de monde et, du coup (si j'ose dire), proportionnellement plus de femmes.
Femmes battues, bien sûr.
Femmes accompagnées qui par une mère, qui par une copine et dont le statut était, parfois, confirmé par quelques mots de l'infirmière, mots qui filtraient depuis son bureau (super, la confidentialité) :

- il vous frappe souvent ?
- ...
- la dernière fois c'était quand ?

- ...
dimanche
- dimanche dernier ?
-
non, celui d'avant.


Un papy aussi, avec quelques soucis de locomotion et sans doute, au vu de ses difficultés d'élocution et de cette mousse collée à la commissure des lèvres, quelques restes d'AVC.
Là aussi l'infirmière est juste assez audible pour que je puisse imaginer un scenario :
- mais ces jeunes il va bien falloir que vous leur disiez d'arrêter et de partir, quand même !
- ...

Bon, je me rends compte qu'en effet mon cas est relativement marginal, tellement marginal que moi ce sera assez rapide : elle me demande mon niveau de douleur sur une échelle de 0 à 10. Je suis un warrior alors je dis :
- euh ... 2 ou 3 ?
Elle note 2.
OK, message reçu : la prochaine fois ce sera 8 ou 9. Minimum.
Elle me demande aussi la raison de l'agression.
Parce qu'il faut une raison ?? Je lui réponds malgré tout :
- vous voulez la raison ? la raison c'est l'alcool et la connerie ! Pas forcément dans cet ordre. Si c'est le prétexte que vous voulez, et bien le prétexte c'est que ma voiture n'était pas arrêtée à un endroit qui lui convenait.
Elle est vaguement surprise. Son regard change fugitivement, puis je retourne à la salle d'attente, et à Gatsby le magnifique. Il faudra moins d'un chapitre pour que le légiste m'appelle.
C'est un technicien qui m'examine avec le minimum de mots et de gestes. Le droit des victimes, encore : s'il questionne et que ma réponse dépasse le sujet - verbe - complément, il coupe court en parlant à son dictaphone. Alors je m'arrête, les mots à la commissure des lèvres, un peu comme pépère.
Fatalement çà va vite. De toute évidence je ne suis que du menu fretin et on n'est pas là pour perdre son temps avec des chieurs chochottes de mon genre.

Du coup je finis assez tôt pour filer à la gendarmerie, il est quoi ? 11h - 11h 30 quand j'y arrive.
Ce n'est pas mon gendarme qui est là.
Muni de mon certificat du légiste, je donne le motif de ma visite, et on me fait attendre face au poster sur le droit des victimes.
J'apprécie le geste à sa juste valeur.
Mon gendarme arrive :
- ah ben là j'ai fini mon service. Revenez à 13h, je prendrai votre déposition.
Je le regarde, incrédule : il n'a pas l'air de plaisanter. Je lève les yeux au ciel, pousse un soupir de consternation, et me casse.
A 13h pétantes je suis là.
Face au panneau qui indique que la Gendarmerie ouvre ses portes à 14h.
A 14h je suis là.
Je commence à connaître le chemin.
Le même type que ce matin est à l'accueil. Il hèle son collègue :
- c'est pour toi, c'est le bagarreur !
Lui faire sèchement remarquer que je ne suis pas le bagarreur mais la victime ne cause pas d'autre réaction que son éloignement du comptoir. Un gendarme plus jeune et moins entraîné au repli tactique se marre ostensiblement.
- ce n'est pas drôle : çà fait 3 fois que je viens pour porter plainte après une agression dans la nuit de vendredi à samedi et çà devient lourd !
Il arrête de rigoler :
- ce n'est pas à moi qu'il faut le dire.
Et il se casse aussi. J'ai vaguement envie de le rattraper et de le frapper mais me dis que c'est pas une bonne idée. Puis je me dis aussi que c'est surement pas gagné quand t'es une nana, que tu viens de te faire violer, que tu veux porter plainte et que tu tombes sur cette bande de pignoufs.
L'audition finit par commencer. C'est surréaliste. Je me dis que le gendarme doit être le père du mec qui m'a agressé. Je trouve qu'ils se ressemblent. Oui c'est son père. C'est pour ça qu'il en a rien à branler. Peut-être même qu'il va m'en mettre une pour m'apprendre à faire chier toute la famille en n'étant jamais au bon endroit au bon moment.
Comme il a l'air ni concerné, ni intéressé, ni à l'écoute je lui fais la version courte et sans fioriture.
Du coup, là aussi c'est vite expédié, même en tenant compte du fait qu'il tape avec 2 doigts.

Puis j'ai attendu la suite en continuant à regarder attentivement les plaques d'immatriculation des 2 roues tout en songeant à prendre une licence (et surtout une batte) dans un club de base-ball.

En fait de suite je pense qu'il s'est tout bonnement agi d'un classement sans suite (à ce stade il n'est pas inutile de préciser que mon courrier de demande d'information auprès du procureur de la République est resté lui aussi sans suite).

Il reste seulement à espérer que l'autre débile profond n'a pas, un soir, complètement bouzillé une personne ayant eu moins de chance que moi.


(c'était juste pour confirmer à qui de droit que j'écris pas que des trucs - que - rigolos.
Alors on peut s'arrêter là et considérer que tout est noir, VDM, etc ...
Mais tout est provisoire. La preuve ? y a une suite ... enfin, une chute.
Mais elle gâche tous les effets précédents, ou presque. Alors on n'est pas obligé d'aller jusque là. En plus ça me permettrait de garder un peu de dignité.
)




Le week-end suivant y avait tennis.
Malgré tout.
Ouais, mon fils c'était un tennisman en devenir.
Or ce matin là, rendez-vous était pris pour taper la balle avec lui et les balles, j'en ai pas touché une (si j'excepte celle que j'ai envoyée dans la haie et que j'ai jamais retrouvée).
Faut dire qu'il avait 8 ans mon fils, et un truc genre 30 heures de tennis derrière lui : sérieuse opposition.

J'ai eu une deuxième chance.
Y a des deuxièmes chances des fois.
Les deuxièmes chances, c'est les plus dures à gâcher.
Mais moi j'y arrive assez bien. Ce doit être génétique ?
Là, ma deuxième chance était en forme de piscine.

Mon fils a finalement été ok pour que je lui apprenne à plonger.
Comme il faisait le con j'ai décidé de faire fort en lui montrant.
Tu sais, la vieille méthode en deux temps :
1. se laisser tomber vers l'eau à la verticale,
2. une fois que le "1." est maîtrisé, l'impulsion.
C'est comme ça que j'avais appris, moi.

Donc "1."
Pour ça je me suis bien laissé tomber, tête et bras en avant, surtout sans donner l'impulsion qui transformera cette chute verticale en plongeon de départ.
L'impulsion pour plonger, çà, c'est prévu au "2.".
Comme la piscine atteint péniblement les 1.5 m de profondeur et que je me suis vachement bien laissé tomber à la verticale, je me suis mangé le fond de la piscine avec le front.
Arrivé au fond, ça a fait un gros "PAF" bien mat, et je suis ressorti avec le sang dégoulinant du front.
C'était ma semaine : "je me fais refaire la tronche", faut croire ?
Mais je progresse : j'ai plus besoin de personne pour çà maintenant, j'y arrive très bien tout seul.
Comme un con j'ai pas pensé à aller voir le médecin légiste.
Pourtant y avait moyen, là ...

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