Saint Estèphe - Saint Emilion : le match !


Il y eut un épisode précédent : en Médoc, à propos de Médoc, avec des vins du Médoc.

C'est l'intérêt d'avoir une fille qui s'est dit que ce serait bien de bosser dans le pinard et qui, en outre, a des copains amateurs ou éthyliques.
Les deux n'étant pas incompatibles.

L'idée de cette journée, au delà du fait d'imbiber ces chères têtes blondes, était de leur faire visiter deux producteurs de la rive droite. Des producteurs du genre qui sait parler, qui a une histoire à raconter, et de préférence qui échappe aux clichés habituels.
Puis de finir avec un petit jeu : proposer, en fin de journée, une dégustation qui mette face à face des vins de la rive droite et de la rive gauche, et les proposer à l'aveugle.

C'était le 1er août, et çà a commencé au Clos de la Barbanne.



L'occasion d'écouter L. Gerber parler véraison devant ses vignes.
Mais aussi histoire devant les paysages.
Puis vinification dans le chai.
Et bien d'autres choses encore tant il y a de sujets à aborder et qu'ils aborde richement.
Sur l'histoire des Gerber et du Clos la Barbanne je reviendrai sans doute plus tard, ailleurs.






Pour le moment les vins.

J'ai, ailleurs sur ce blog, déjà parlé de certains d'entre eux, la dernière fois c'était avec le 2012.
J'ai encore du 12 en cave, et le soir j'avais prévu de faire goûter le 2010 alors nous avions convenu de ne goûter au Domaine que les millésimes impairs : 2013, 2011 et 2009.

Mis en bouteille très récemment, le 2013 est encore en vrac.
Il faudra y revenir plus tard, quand il sera en place : y a un joli nez, de la densité, mais en bouche c'est un peu brouillon et encore trop marqué par l'élevage.

A revoir, donc.








Beau nez pour le 2011 : complexe, expressif (fruits noirs, notes florales, boisé épicé de qualité).

Bonne matière, de la fraîcheur qui tend le tout et donne un vin plaisant mais avec une finale encore un peu tendue et marquée par l'élevage : les tanins sont encore fermes.


Le 2009 est au mieux de sa forme !

Se boit vraiment très bien aujourd'hui. Même s'il peut attendre : c'est comme çà que je l'aime.
Plein, rond, équilibré. Belle complexité.

Il n'a qu'un seul défaut : ne plus être à la vente à La Barbanne, puisqu'il est épuisé.




Après une pause surréaliste à St Emilion chez un boulanger au sens de l'accueil assez approximatif (alors qu'on lui sauvait sa journée), il ne restait plus qu'à filer à Reignac.








A Reignac nous sommes accueillis par la véraison et par Nicolas.


Je ne vais pas refaire mal ce qu'il a bien fait ... et puis il y le blog de Nicolas et les multiples activités de Reignac pour intégrer l'histoire du lieu et la philosophie qui y prévaut.


Alors les vins ...

D'abord le Reignac blanc (2014).
Jolie quille !
Le 2013 me laissait parfois perplexe, surtout quand servi trop frais et/ou ouvert depuis peu. Là c'est top !
Très beau nez. En bouche du gras sur une belle structure acide. Juste frais comme il le faut.
Equilibré, quoi. Boisé bien géré et intégré.
Très joli vin.


Balthus et le Grand vin on les retrouvera dans la toute récente dégustation déjà évoquée à propos du Concerto (2012).
Très beau Balthus, encore une fois : de la griotte au chocolat avec un élevage que la puissance du vin intègre déjà très bien.
Grand vin un peu ferme sur ce coup là, et qui avait gagné au carafage. A attendre.
Le Château de Reignac a un joli fruit sur une belle matière.


La suite se fera chez moi, le soir même.
Pour les vins sortant de ma cave : par paire d'un seul et même millésime et à l'aveugle.


J'avais prévu des vins plutôt jeunes.
En première paire j'ai sorti celle qui aurait dû être la troisième !
Un peu piégeuse la paire en question ...

2012

La Dame de Montrose (Saint Estèphe)

Belle robe. Joli nuit de fruits noirs, un poil Cabernet (mûr), élevage de qualité.
En bouche c'est souple, marqué par les fruits noirs, avec une bonne fraîcheur.
Un peu décevant à mon goût, car je l'attendais à un meilleur niveau.

Terre amoureuse - Château Beynat (Saint Emilion)
Avec son 60% Cabernet franc, 40% Cabernet sauvignon, c'est un bon pirate que j'ai hésité à sortir à quelques reprises.
J'avais tort : belle robe intense et profonde, nez de fruits et d'épices. Bel élevage qui soutient tout çà.
Bouche ronde, même si la bête est de Cabernets, avec du fruit et une jolie matière.
Bonne longueur.
Très joli vin.
En faire entrer un peu plus en cave.




2010



L'Argilus du Roi
(Saint Estèphe)

Robe toujours très jeune, de belle intensité.
Nez ouvert, sur le fruit mûr et les épices. Un chouia floral. La marque de la maison, si j'en crois ma précédente dégustation.
De la matière avec des tanins de qualité : puissants mais enrobés.

De l'équilibre.

Joli vin à oublier en cave quelques années de plus.






Concerto (Montagne Saint Emilion)

Malgré le carafage près de 3 heures avant, l'élevage est encore très présent au nez.
Belle bouche ronde, avec un beau fruité.
De la fraîcheur.
En finale, cette (jolie fraîcheur) fait encore resurgir les tanins et l'élevage. Mais tout çà est d'un beau niveau qualitatif : il est urgent de ne plus penser à ces bouteilles et les laisser finir de s'affiner en fond de cave.


2011

Meyney (Saint Estèphe)


Robe intense et toujours très jeune.
Joli nez de Cabernet du coin : fruits noirs mûrs, épices douces et la petite violette qui va bien.
Même fruité de bouche sur une très belle matière. Y a du vin ! Extraction de grande qualité. J'aime beaucoup ... comme tout ce que j'ai goûté de ce château jusqu'à ce jour !
La Rose Perrière (Lussac Saint Emilion)

Robe très jeune et de bonne intensité.
Nez de fruits noirs, belle maturité.
Bouche ronde (90% Merlot !) mais finale un peu rustique (renforcé, là aussi, par la fraîcheur du vin).
Joli vin.


De leur côté, Isabelle et Daniel Sériot avait fait dans le sérieux en amenant des vins prêts à boire.

2000
Grand Corbin Despagne (Saint Emilion)Etonnament, la robe reste très jeune encore alors que le nez commence à partir vers la truffe.
Mais cette truffe reste modérée et s'appuie sur une belle palette fruitée / épicée / florale.
C'est très beau ce nez !
Très belle bouche tout en rondeur et délicatesse. Longue et belle finale.
Superbe vin qu'on doit pouvoir attendre mais qui est un vrai bonheur là, tout de suite.


2003Cos Labory (Saint Estèphe) 

Très beau nez qui, là aussi, est un bel exemple d'association du fruit avec le début des premières notes d'évolution.
En bouche y a de la chair, encore que cette chair soit sans doute un peu ferme pour moi., en particulier sur la finale.
Ca reste un beau vin - qui plus est une fois le millésime connu - mais dans un style qui me parle moins.


Pour finir et pour le fun une quille de l'âge de ma fille :  (1991)
Ca a bien tenu.
Pour autant je l'aurais préféré un chouia plus riche.

Ca reste sympa.
On retrouvera les notes de Daniel Sériot sur son premier billet, puis sur le second.

Et moi, quand j'aurai retrouvé mes photos (si je les retrouve !?) j'ajouterai les photos des bouteilles qui manquent encore !

Sinon, comme je suis un brave gars qui aime tant l'ANPAA je précise comme d'hab que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, alors et c'est vrai pour l'ensemble des vins de ce billet : c'est à consommer avec modération.

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