VdV78 : la peau.



Il existe une foultitude d'expression usuelles, d'origines et d'intérêts très variables : faire les 100 pas ou prendre la clef des champs pour deux dont j'ai récemment appris l'origine monastique.

A propos du pinard on pourrait évoquer boire le calice jusqu'à la lie ou encore mettre de l'eau dans son vin.

Mais là c'est de peau qu'il s'agira.
De peau et, bien sur, de vins.




D'abord, bien sur : avoir quelqu'un dans la peau.
Alors, forcément, ce Puligny Montrachet 1er Cru chez JM Boillot : Les Referts, en 2007. C'est une histoire de vin, et une histoire de peaux aussi. Mais c'en est une autre, d'histoire : alors juste un très beau jus.
Un écho de la toute première fois.
Les Referts ... Riche, ample, très beau volume avec une impeccable structure acide. Crémeux sans lourdeur. De fruits à noyaux et de fleurs blanches ainsi que cette superbe chose qu'il est convenu de nommer minéralité. Superbe finale.




Ca fait, forcément, écho avec se mettre dans la peau de quelqu'un et les VdV que j'ai présidés, cette année.

J'y évoquais le Bubbles Kiss de Benoit Gautier !
Un Chenin, un Vouvray, à la bulle fine, légère, et abondante.
Un vin droit, typé pomme fraîche, poire, avec une pointe florale. Equilibre acidulé qui apporte ce qu'il faut de fraîcheur, sans excès.
Le vin qui s'était glissé dans ma peau et m'avait mis de bonne humeur, malgré une matinée de merde.






Ce plaisir du moment est sans doute l'exact opposé de la peau de chagrin. La peau de chagrin, est toute récente : quelques jours à peine.
Un magnum d'Ausone (1986).
Bouchonné le magnum.
Le genre d'occasion ou le bouchonnier, tu as juste envie de lui faire la peau.



Fatalement, après çà t'es pas qu'un peu à fleur de peau. Vraiment pas qu'un peu.
Sans doute comme quand, quelques jours après avoir publié mon "la biodynamie et son cosmique de répétition" (j'en ais depuis commis un remix pour les 5 du vin) je participais à une dégustation de vins en bioD.
J'y croisais Philippe B. qui peu avant m'avait qualifié d'"archétype de l’œnologue bordelais qui tire le vin vers le bas". Il était un peu à fleur de peau, donc. Mais sa Réserve (2010) était jolie, dans sa robe rubis de belle intensité, au tout début de son évolution. Beau nez ouvert et fin (fruits mûrs, épices douces) au boisé bien intégré. La bouche attaque en rondeur, bonne structure sur des tanins de qualité, bien le retour du fruit : jolie finale aromatique (notes vanillées / empyreumatiques). Bel équilibre.
Moi çà allait, pourtant ce soir là j'avais risqué ma peau.



Risquer sa peau
, ou bien faire peau neuve ?
Un peu comme ce Riesling Herrenweg (2011) chez Barmès Buecher : 2 fois superbe, 1 fois très décevant. Superbe, il l'a vraiment été ... du coup très décevant aussi, la fois ou il l'a été. Là plus de peau neuve, ce n'était pas non plus qu'il n'avait plus que la peau sur les os, mais plutôt que sa chair avait perdu fraîcheur et consistance.




Ben ouais : quand tu projette d'ouvrir une bouteille il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Un peu comme quand tu participes à un jeu (et y fais participer tes proches). Genre le concours vins de l'Express il y a quelques années.
Le premier prix consistait, entre autres choses, en 12 bouteilles de Marquis de Termes (2011), ainsi que 2 magnums et 1 double magnum. La première a été ouverte il y a quelques jours et j'en reparlerai plus tard. Disons juste que c'est un très beau vin encore en devenir, alors les autres attendront encore quelques années. Longues, les années.





Oui : de quoi être bien dans sa peau ... même avec un vin qui vaut peau de balle
Peau de balle ?
Pas très cher en tous cas : 28 cents le litre, soit 21 la quille.
Peau de balle.
Mais pas de défaut.
Y a même de la couleur, et un peu de fruit.
Pas grand chose de plus, mais rien de moins. Stupéfiant.



Un rapport qualité prix du genre imbattable, et ce sans même avoir à comparer ce pinard à un vin qui coute la peau du cul.
Pour autant, c'est l'un de ces vins qui a a été mon dernier vin de 2014 (après quelques heures de carafage) ... et le premier de 2015.
Pile poil ce qu'il faut pour idéalement finir une année et en entamer une autre (avec le fond de bouteille) de la même façon. Car c'était vachement bon ce Mouton-Rotschild (1996).



Finir l'année ... et finir un billet.
Car voilà : c'était ma participation aux 78èmes Vendredis du Vin, sur le thème de la peau choisi par la présidente du mois.


Sinon, comme d'hab : c'est à boire avec modération car l'abus d'alcool nuit à la santé.
(faudrait vérifier si l'abus d'alcool est dangereux pour la peau, non ?)


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