Bordeaux Bashing

Je suis un rat des champs, je n'étais donc pas monté au Grand Tasting, et ce malgré la possibilité d'y manger et boire avec Nicolas et Nicolas.
Bordeaux Tasting au Palais de la Bourse
Belle salle, belle lumières.

Un rat des champs, donc Bordeaux Tasting ce week-end.
En outre, bien que je me vieux conifie à grande vitesse et montre donc de moins en moins d'intérêt pour les transports en communs et autres promiscuités, fussent elles viniques : l'occasion de déguster une tapée de vins (moyennant 23€) ne se laisse pas passer.
Donc Bordeaux Tasting.

Samedi matin, un peu moins de 10h et déjà la queue devant le Palais de la Bourse.
Normal.
Ça rame un peu d'ailleurs. 
Normal aussi : fouille des sacs et détecteurs de métaux obligent (pointu le truc : mes lunettes le font biper, pourtant je ne me fournis pas chez Elton John !).
A la sécu les mecs sont courtois, et moins insistants que l'hôtesse qui profitera des 25' de queue pour nous répéter trois fois que sur l'autre entrée, menant à d'autres vins : les grands étrangers, ça va plus vite.
Mais comme nous on fait la queue là pas du tout pour les vins à goûter mais juste parce qu'on aime attendre : on reste où on est.

Ça s'arrange pas à la distribution des verres où l'on me remet un Riedel en m'annonçant sèchement que si je le casse ou ne le rends pas pour quelque raison que ce soit ce sera 10€ pour ma gueule.
Là ça commence à bien faire, car j'ai sérieusement passé l'âge que la maîtresse me fasse la leçon, la maîtresse fut elle une créature qui, sans talon, culmine à des altitudes qui me sont étrangères et dont les formes avantageuses bénéficient d'un tailleur cintré (j'imagine qu'elle disait ça pour la cinquantième fois et se préparait sans enthousiasme à le répéter à quelques centaines de reprises, mais je m'en cogne : je suis le client, je l'entendais pour la première fois et, en ce qui me concerne, c'était la fois de trop).
Ça commençait d'autant plus à bien faire que, dans le même temps, on me précise que les vins présentés sont achetables sur place et que dans la foulée se profilent les 3 € du vestiaire.
Genre : à ce stade, si t'as pas compris que t'es un cochon de payeur venu se faire pomper le CODEVI jusqu'à la moelle, il est urgent de changer de psy !

Bref : dès l'entrée je suis de fort méchante humeur et les soprane au balcon n'y changeront rien (pourtant j'aime bien les soprane, surtout quand elles chantent du baroque en choeur, à vrai dire).

Au delà du balcon des soprane, ce sont quelques visages connus et souvent souriants - et leurs vins - qui viendront égayer ce début de tasting.

Jean-Luc Chazeau
Château de Pez
Château de Pez (2009)
Bonne structure, pour un vin rond bien qu'un poil rustique et qui est typé fruits rouges.

Pichon Comtesse (2009)
Vin sérieux, voire austère malgré les notes café / cassis, et dans lequel l'élevage est encore sensible. Pour autant y a de la matière et c'est équilibré : donc à revoir dans quelques années.

Argilus du Roi (2011, 2012, 2013) avec Martial Mignet.
Le 2013 confirme ce que j'en pensais il y a plusieurs mois, alors qu'il était encore sur cuve : joli vin de plaisir qui se boit bien et qui permettra d'attendre sagement les 2011 et 2012 (et surtout 2010) qui sont plus sérieux, voire encore austères, mais très prometteurs.


La Tour Carnet (2011)
Un petit tour pour saluer Alix, perdu de vue depuis qu'il a quitté Listrac et, donc, pour goûter ce 2011 de LTC. Rien à redire : beau de fruits noirs aux notes vanillées / chocolatées (élevage subtil). Belle bouche qui associe puissance et volume : tanins présents tant en quantité qu'en qualité. Belle et longue finale à l'aromatique précise.
Très joli vin
!



Belle
vue (2011 & 2012) - Saint Emilion Grand Cru.

2012
: belle aromatique fine et complexe (cerise, épices, notes poivrées), une jolie matière avec de la fraicheur et de l'équilibre.
2011
: un beau fruité, avec un élevage plus sensible (réglisse, notes fumées, café) sur une matière un peu plus serrée et sévère que le 2012. Belle finale et joli vin.





Alizée Huet
avait quitté le chai pour présenter Château Trianon (2010 & 2012)
2010 : Tendre et souple, avec de l'équilibre et un joli fruité.
2012 : Souple, avec une belle aromatique mais un élevage encore marqué. A suivre.





Vers la fin je croiserai Hervé Romat qui présentait son Grand Vin au Château Grand Maison (2010).Nous nous étions cotoyés lorsque j'officiais chez Lamothe-Abiet puis ensuite, lors de ma fâcheuse expérience de la navigation fluviale. Depuis, le Grand Vin n'a pas changé de style puisque ce 2010 est un garçon sérieux : dense, avec un beau fruit, des tanins puissants mais dont aucun ne dépasse et un élevage présent mais précis.
Belle bouteille.




Mais avant cela il y a eu d'autres vins, hors Bordeaux. Parmi ces vins, certains m'ont particulièrement interpellé :


Recroiser Bertrand Vigouroux, toujours disponible et agréable, après toutes ces années et goûter ses très beaux Cahors :


Château de Mercuès
(2011)

Beau vin concentré : un 
solide gaillard puissant, au beau volume.
Finale plus stricte.
A attendre un bail même s'il est déjà bien bâti et plaisant.




Château de Haute Serre
(2011).
Là y a un sacré jus !
Ca 
envoie du lourd, et pourtant il n'y a pas une once d'agressivité dans ces très beaux tanins abondants, denses et veloutés. Superbe matière, du fruit comme s'il en pleuvait beaucoup de profondeur.
J'aime beaucoup !




Cr
ocus (2011)
Enormément de fruits au nez
En bouche çà déborde de matière et d'énergie le tout avec un superbe équilibre.
Très gros et grand vin.






Faire un tour d'horizon de certains des Domaines Paul Mas.
Belle gamme parmi laquelle je retiens tout particulièrement :




- Château de Crès Ricards (2013)
70% Grenache, 30% Syrah pour un vin à la robe soutenue, et au nez fin et très complexe.

Très belle matière, très beau vin.

- Domaine Silène des Peyrals (2008)
Nez puissant et plaisant, bien que moins complexe que celui du Crès.Très belle matière : c'est mûr, suave, ample, et digne de bien des superlatifs.
Très joli vin.
J'en veux dans ma cave (ainsi que du Crès, d'ailleurs)




Retourner à Chablis, chez Laroche  y retrouver et goûter quelques crus (songer à faire un sort aux Fourchaumes - Vieilles Vignes (2007)) qui dort dans ma cave !Puis aller vers le Sud Ouest, encore, mais cette fois à Madiran avec Montus (2010).
Là aussi une très grosse matière avec de la puissance, de la profondeur et de l'équilibre.
J'imagine qu'il faudrait l'attendre encore quelques années, pour autant vu que Montus Prestige (2002) est complètement oxydé et que La Tyre (2003) est en train de suivre le même chemin j'ai comme un doute ...






Au premier étage se trouvent les Champagnes et, vraiment, vraiment beaucoup de monde.

Alors juste goûter chez Legras et Haas :



- Chouilly Grand Cru Blanc de Blanc 

Fruits à noyau (abricot), brioche, fruits secs et agrumes font un très beau nez. La bouche a une belle ampleur et un agréable retour aromatique. Forcément une belle bulle. Et un très joli vin !





- Chouilly Grand Cru Blanc de Blanc Extra Brut
J'aime beaucoup un peu austère et peu ou pas dosés. Donc là forcément j'aime beaucoup, d'autant qu'il n'est pas que strict il est minéral et élégant.
Miam !







Au delà de ces belles rencontres, il faut bien dire qu'on trouve aussi une inquiétante proportion de vins bouchonnés, "brettés" ou oxydés.
C'est à n'y rien comprendre : comment peut-on présenter çà ?!
A tel point qu'à un certain stade c'est plus la peine de se fatiguer à prendre des notes ou des photos : un trait sur le nom du vin que je n'aurais pas du écrire, et on passe à la suite.

Beaucoup de monde en fin de matinée et début d'après midi. C'était prévisible et c'est pour cette raison que j'étais devant les portes dès avant 10h, heure d'ouverte des dites portes. Pour pouvoir goûter et discuter dans des conditions correctes, car il était évident que tôt ou tard il deviendrait difficile d'accéder à certains stands, d'autant plus qu'ils manque parfois cruellement d'espace entre deux stands.
Encore que ce qui manque le plus cruellement ce sont les crachoirs !

En guise de crachoir, sur chaque stand nous avons eu droit à un vibrant hommage, brillant et noir, dédié à la gloire de Barbamama.

Alors forcément quand y a quinze dégustateurs agglutinés sur Barbamama
, elle se remplit bien vite ...
D'autant qu'il n'y avait pas de crachoir de plus gros volume dans les allées ... enfin, si : quelques uns avaient été alignés, près de la sortie.

Un choix particulièrement judicieux ...

D'ailleurs, à propos de sortie : au sortir, en début d'après midi, contrôle de mon sac photo ... non, pas pour le droit à l'image, juste pour vérifier que j'ai pas braqué un verre ou deux. Alors ça commence à me gonfler grave, la plaisanterie !
Du coup : une fois dehors, ras le bol.
D'autant plus ras le bol qu'au vu des queues monumentales qu'il faudrait à nouveau se fader (et derrière, à suivre : le reste du parcours du visiteur) je zappe d'une part les "grands étrangers" et d'autre part les quelques locaux parmi lesquels il y a Stéphany Lesaint qui, je l'espère, ne m'en voudra pas (trop) de l'avoir passée par pertes et profits.
Mazette, c'est que j'aurais bien été goûter Mazeyres ... mais là, franchement, c'était au dessus de mes forces !

Alors l'année prochaine, malgré les belles personnes et belles bouteilles croisées tout au long de cette demi journée je crois que ce sera sans moi !


En même temps vu que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération ...

Commentaires

  1. Viens donc au Grand T, tu seras traité comme un prince. La Parisienne est beaucoup plus aimable, semble-t-il.

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    1. Toi au moins tu sais me parler !
      (d'ici là on se voit au Reignac Tasting ?)
      ((j'espère qu'on pourra leur braquer des verres))

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