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Supermoon ? Supercalifragilisticexpialidocious !


Ces derniers jours il a été assez difficile d'échapper à la super Lune, et ce quel que soit le media que l'on consultait.

Pour ce qui concerne la "super Lune" elle-même, il suffit de lire le billet de la Société Astronomique de Bourgogne, pour se convaincre qu'il s'agit là d'une aimable plaisanterie (façon polie de qualifier une fumisterie de la plus belle eau).

Il était inévitable que tel ou tel s'empare de la chose pour la transposer dans le monde du vin.
C'est Decanter qui s'y est collé, avec un article intitulé : 
What could the ‘Supermoon’ do to wine?
C'est d'abord celle de mes filles qui est exilée aux USA qui me l'a fait passer par Twitter
 (la provoc est une maladie familiale contre laquelle l'exil ne peut visiblement rien), puis ensuite Alexandre Truffer, via Facebook.

Je suis faible, donc je cède.
Alors à la question "Any comments ?"
Je réponds : "ouais : plein"

Que nous dit l'auteur (Laura Seal) ?

The Supermoon could affect the taste of wines and development of vines around the world, but it's coming at a good time for vineyards, according to proponents of biodynamics.

De prime abord, le vilain cartésien que je suis pourrait se sentir rassuré par le bienvenu "could" qui entame cette phrase.
Ce serait une gravissime erreur, car ce "could" semble vouloir dire que la "super Lune" influera sur le goût du vin ... à condition que le vin soit produit en biodynamie.

Extrait :

"Wines most likely to show any kind of lunar effect will be those farmed biodynamically, because this is the only farming system which actively considers the the vines as part of a wider celestial sphere" said Monty Waldin, a biodynamic wine consultant and writer.

C'est cela même :  les vins le plus à même d'exprimer l'effet lunaire sont les vins en biodynamie, puisque la biodynamie est le seul système de culture qui considère les vignes comme faisant partie de la sphère céleste.
Bon, c'est faux puisqu'il y a aussi la cosmoculture, mais passons sur ce détail très anecdotique ... sans oublier de préciser qu'étant un pervers polymorphe il m'est arrivé d'évoquer la cosmoculture.
Notons, à toutes fins utiles, qu'un esprit chagrin pourrait observer que si l'effet est nul, un effet nul mieux exprimé reste d'une nullité totale : plein de fois 0, donne en effet toujours 0.
L'affirmation n'est donc, très objectivement, pas dénuée d'un certain bon sens mathématique.

Que nous dit on à l'appui de cette thèse ? 

The Moon’s closeness to the Earth brings a ‘winter mood’ to plants, as plant sap is said to concentrate in the vine roots. This could make white wines taste less fruity and smell less aromatic, and could make reds taste more tannic than usual.
puis : 
The Moon being full brings a ‘summer mood’ to plants by reflecting sunlight back to Earth which otherwise would be ‘lost’. This could make wines taste more fruity and small more aromatic and could make reds taste rounder, plumper.




 Euh ... ouais ...

Rendus à ce stade, il devient urgent de vérifier où j'ai bien pu ranger ma marmotte biodynamique !
Nota : en première approximation, la super Lune semble avoir un effet antagoniste avéré vis à vis de l'hibernation de la marmotte libournaise ...









  • "si, au contraire, il y a un mot qui convient"






  • Supermoon ?
    Supercalifragilisticexpialidocious !

Commentaires

  1. Merci, monsieur Fuster de critiquer la bouillie intellectuelle astrologico-naturo-biodynamique qui devient la doxa du monde du vin. Vous êtes le seul hélas. Continuez.
    Alain Leygnier.

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    1. merci à vous !
      (même si je ne suis pas convaincu que ce soit une si bonne chose de flatter ainsi mes mauvais instincts)

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