"C'est vous qui avez voulu faire une dégustation de Beaujolais"




La sortie du Beaujolais Nouveau (cette année encore mise en avant par l'agence New Compact) est un bon gros marronnier.

C'est rigolo l'origine de cette expression "un marronnier" ... enfin pas si rigolo que çà puisqu'il s'agit d'une référence au marronnier qui fleurissait, chaque printemps, sur la tombe des gardes suisses massacrés en août 1792.

Bref cette année, au delà des gardes suisses, je ne vais pas faire un marronnier mi historique mi polémique : j'ai déjà donné en 2015.
Je ne vais pas davantage la jouer sur un mode musical, çà c'était en 2016.
Non, juste parler de vins et de ceux avec lesquels je les ai partagés : après tout le Beaujolais nouveau est un vin festif, un vin de partage.


Pour ce qui me concerne ça a commencé le jour qui va bien : le 3ème jeudi de novembre, dans un lieu qui va tout aussi bien : le Clos des Millésimes.
Merci à Leslie de m'y avoir invité, l'endroit est plaisant.
La soirée était organisée autour des vins de JP Brun, des vins que j'ai souvent bus (avec plaisir, et pas que les primeurs) il y a une dizaine d'années.



Cuvée première
Beaujolais nouveau (2017)

Joli nez fruité qui va sur la fraise fraîche et la groseille. C'est fin, frais, un rien fugace.
Attaque fraîche, du fruit, du croquant : c'est un vin frais, friand, plein de plaisir. Jolie texture, finale sur la fraîcheur et un joli fruité.
Très plaisant.



L'ancien
Beaujolais nouveau (2017)

On change de registre dès la vue du vin, qui reste bien sur très jeune mais qui présente une belle couleur dense !
Au nez aussi on change de registre : on reste sur les notes fruitées, mais aussi florales, avec de jolies notes de maturité et, en contrepoint, un rappel de la vinification partiellement faite sous bois.
Attaque ronde, du fruit bien sur - même s'il n'est pas exubérant - mais surtout une bouche bien construite. Jolie trame tannique, acidité bien intégrée, le tout menant à une finale un rien plus serrée.
Très joli vin de plaisir, qui n'est peut-être pas dans l'esprit "nouveau", mais qui gagnera probablement à un vieillissement sous verre.
Jolie quille.

Nous avons aussi goûté le Beaujolais blanc "Classic" (2016) de JP Brun.
Ça Chardonne joliment mais c'est quand même un peu mou du genou. Pas ma tasse de thé, même si c'est sympa à boire.
Du coup je suis reparti avec une quille de la Cuvée Première ... et un Chardonnay ... mais le Chardo, c'était le Rully 1er cru (2015) de JM Boillot.

Pourquoi repartir avec une quille de la Cuvée Première ?
Parce que si, pour ce qui me concerne, la dégustation a bien commencé le soir au Clos des Millésimes ... le matin j'avais reçu quelques quilles de Beaujolais Nouveau et Beaujolais Villages Nouveau envoyées par les Vins Georges Duboeuf.


Les papys flingueurs
au Clos des Millésimes
J'étais allé au Clos des Millésimes avec Daniel Sériot.

En conséquence je proposais à Daniel et Isabelle de venir dès le lendemain faire un tour à la casa Fuster pour une deuxième couche de primeurs avec les Duboeuf, la cuvée Première ... et quelques autres Beaujo nouveaux que Daniel choisirait.


Pour goûter les vins à l'aveugle il a fallu être inventif.
J'ai ôté les capsules des miens, les ais mis sous chaussette avant de mélanger tout çà.
Le soir Isabelle et Daniel sont arrivés, on ajouté leurs bouteilles, et le tout a été remélangé puis débouché en levant les yeux au ciel pour ne pas voir les bouchons.
Nous sommes joueurs.

Ça a donné ceci, les vins étant cités dans l'ordre de dégustation.


 Cambon Nouveau (2017)

Monté léger, assez souple, la structure est plaisante bien que manquant peut-être un chouia de vivacité.
Mais la finale est sèche et pas super nette avec un vilain côté carton humide et un amer final déplaisant.
J'aime pas du tout.
Pour moi c'est défectueux.


Beaujolais Villages Nouveau (2017)
Georges Duboeuf


Nez de fruits noirs (cassis) avec une pointe bourgeon de cassis. Sympa.
Attaque relativement puissante, Trame tannique présente. Arômes de bouche sur le sirop de cassis ... et la banane / peau de banane.
Y a du vin, l'air de rien. De la matière et un bel équilibre. Dommage qu'il y ait ce côté amylique.


 Griottes
Beaujolais
(2017)

Couleur de belle intensité.
Agréable fruit noir au nez.
Attaque ronde, joli milieu de bouche (bien qu'à l'aromatique peu expressive), mais finale vive, sèche et très dure. Tanins qui manquent de charme.
Pas totalement satisfaisant.



Vignes de 1940
Beaujolais Village Nouveau
(2017)

Comment te dire ?

Peut-être comme çà ?



Ouais, voilà : Bananarama.
Avec un poil de vernis pour finir.
Pas l'extase.


Cuvée Première
Beaujolais Nouveau
(2017)

Nez de petits fruits, ainsi que notes amyliques.
Attaque franche, bouche ronde qui mène à une finale plus serrée. Jolie matière.

Étonnement à la découverte de l'étiquette : pas le même plaisir que la veille, avec une présence amylique qui n'était pas sensible.


 Beaujolais Nouveau (2016)
Georges Duboeuf

Oui, je suis joueur : j'avais mis un 2016 de côté et je le sors un an après, pour voir.

Couleur de bonne intensité.
Nez sympa, plaisant, sur les fruits rouges et les notes florales. Un rien amylique.
Attaque ronde, bouche souple, tanins plaisants.
Ça se boit bien et on est dans l'esprit. Même un an après.


Beaujolais Nouveau (2017)
Georges Duboeuf

Nez amylique, fruits rouges.
Attaque fraîche, tanins ronds et souples. Jolie mâche, du volume, retour aromatique marqué par l'amylique.


Oui : sur les Saint Jacques, on s'est finis avec le Rully 1er cru (2015) de JM Boillot acheté la veille.
Ben c'était un achat judicieux.
Très beau vin, élevage de classe.
C'est vachement bien. On en reparlera !

Le lendemain, à midi, je me suis repris quelques vins sur un risotto aux cèpes. Pour voir.
Pas d'évolution notable pour le "Vignes de 1940" qui continue à me défriser les moustaches.
En revanche, le "Griottes" est nettement mieux : si le nez est resté relativement discret, la trame tannique est assagie, arrondie. Ça se boit bien, bien mieux que la veille. Joli.
Le Beaujolais Nouveau de G Duboeuf a, lui aussi, bien tenu.


Bref, cette année y a du fruit :



Non, sérieux : vu la matière de ces vins, en 2017 il va très probablement y avoir de fort jolies quilles, dans le Beaujolais.


Deux remarques d'inégale importance :
- en cours de soirée, la phrase titre a été lâchée par Isabelle, qui n'a semble-t'il pas été totalement satisfaite de l'expérience. Puisse t'elle nous pardonner un jour !?
- les commentaires de Daniel sont consultables en suivant ce lien.

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