Pas de citron dans le coca

 

L'Association Addictions France, plus connue sous le signe ANPAA et dont l'audit égal est disponible ici, vient de nous gratifier d'une nouvelle communication destinée à sauver le peuple des méfaits du vin et de la chimie (par ordre décroissant de dangerosité).

Recension :


 

A ce stade je ne sais pas encore ce que nos bouteilles de vin ne nous diront jamais, mais ce que moi je vous dis c'est qu'avec ce raisin (on dirait du Crimson) il est vivement déconseillé d'essayer de faire du vin.




"Un grand nombre d'additifs chimiques" dans le vin ?
Ca faisait longtemps ...

Un grand nombre d'additifs chimiques ...
J'en compte une grosse douzaine, et encore ...
- certains peuvent difficilement être considérés comme "chimiques",
- tous ne seront jamais préents dans le même vin, ne serait-ce que parce que l'utilisation de certains interdit celle des autres et que, en outre, certains ont des applications bien précises et strictes.
Un exemple ?
Si on utilise de la CMC (E466, une composante naturelle des plantes) pour la stabilisation tartrique d'un vin (blanc ou rosé), alors on n'utilisera pas de Mannoprotéines de levures (les levures sont des microorganimes ... les mannoprotéines sont donc "biologiques" et non pas "chimiques").

Je ne reviens pas sur les "résidus de pesticides", j'ne ai plusieurs fois et longuement parlé tant sur ce blog (par exemple dans ce billet) ou bien dans les colonnes d'"En Magnum" (ici dans le N°12) :

Quant aux calories, aux vins et aux sodas ...

Le site du Ministère de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique nous apprend dans un document consultable ici que :

"Depuis le 8 décembre 2023, deux nouvelles mentions sont obligatoires sur l’étiquetage des vins produits à partir de cette date : la liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle.
Ces mentions doivent figurer dans le même champ visuel du récipient que les autres mentions obligatoires (TAV, volume, identité de l’embouteilleur...) détaillées dans la brochure étiquettes de vin disponible sur le site web www.economie.gouv.fr/dgccrf. 
La taille des caractères utilisés pour la déclaration nutritionnelle et la liste des ingrédients doit être au moins
égale à 1,2 mm.
Elles sont obligatoires pour les vins et les produits vinicoles aromatisés, destinés au consommateur final, produits après le 8 décembre 2023. Les vins et produits vinicoles aromatisés produits avant cette date peuvent être mis sur le marché sans les nouvelles mentions d’étiquetage, et ce jusqu’à épuisement des stocks.
Le consommateur doit avoir accès à ces deux nouvelles mentions en amont de son acte d’achat. Ainsi, les mentions présentes sur les bouteilles doivent être répétées sur les emballages regroupant plusieurs bouteilles (coffrets…), ainsi que sur les sites de vente en ligne.
Comme toutes les mentions obligatoires, les nouvelles mentions d’étiquetage doivent être facilement compréhensibles par le consommateur : une traduction dans la langue du pays de consommation est nécessaire le cas échéant."

Dès lors, lorsque l'Association Addictions France affirme dzans son "info"graphie : "rien de tout çà sur les étiquettes" au mieux elle se trompe, au pire elle ment.
Les deux font désordre, lorsque l'on se targue d'être une Association tout à la fois "reconnue d’utilité publique et agréée d’éducation populaire".

A propos d'éducation populaire ...
Il ne serait pas inutile de former le peuple aux subtilités langagières. Un domaine que, de toute évidence, l'ANPAA maîtrise à la perfection :

"Certains vins peuvent contenir plus de substances nocives que certains sodas ou snacks ultra transformés"

En réponse à tant de précision argumentative, pour rester dans ce registre de bateleur de foire j'ajoute que :
- certains poissons sont des poissons volants (mais ce n'est pas la majorité de l'espère),
- il y a des mammifères marins (mais il est vivement déconseillé d'amener son troupeau de bovins brouter les herbiers à posidonies par - 40 mètres).





Ca c'est fait : voir plus haut le texte officiel du Ministère de l'Economie qui indique le carcatère obligatoire et non pas basé sur le volontariat de cet étiquetage.
Pour le reste : nous avons déjà bien compris que le mot "chimique" étant anxiogène, il serait dommage d'en faire l'économie.




Ah, les additifs ...
Que dire, que répondre ?

- E466 = CarboxyMéthylCellulose
Utilisée dans certains vins blancs et rosés afin d'éviter les précipitations tartriques, elle a récemment été sous les feux de l'actualité suite à une étude la soupçonnant d'être à l'origine de maladies inflammatoires et troubles du microbiote intestinal.
Au delà du fait que cette étude demande à être confirmée et développée, notons qu'elle fait état de doses à risque de CMC correspondant à la consommation minimale de 200 bouteilles de vin par personne et par jour, pendant 11 jours consécutifs.
On sera (heureusement ?) en coma éthylique avant d'avoir souffert des éventuels effets de la CMC.


Les additifs E220 à E228 ?
- E221 = sulfite de sodium
- E222 = bisulfite de sodium
- E223 = métabisulfite de sodium
- E225 = sulfite de potassium
- E226 = sulfite de calcium
- E227 = bisulfite de calcium
Ces 6 là n'étant pas autorisés dans le vin, je pense que l'on doit pouvoir éviter de les citer. Sauf bien sur si l'on souhaite en mettre une multicouche anxiogène.

Les autres sont les (trop) fameux sulfites que l'on peut mettre souys l'une ou l'autre forme : anhydrite sulfureux (E220), bisulfite d'ammonium, bisulfite de potassium (E228), métabisulfite de potassium (E224)

Viennent ensuite 4 trucs qui font super peur avec leur gros E suivis de chiffres abscons;
De quoi parle-t'on ?

- E270 = acide lactique
Acide du lait, il apparait dans le vin sous l'action (parfaitement natruelle) de bactéries lactiques (parfaitement naturelles) qui transforment l'acide malique en acide lacvtique du fait de la FML (Fermentation MaloLactique)
J'ai pondu un papier à propos de la FML pour le site de Bettana+Desseauve. 

- E296 = acide malique
Acide naturel qui tire son nom de sa forte présence dans les pommes, il est aussi présent dans les raisins et les vins dans lesquels il contribue à la sensation de fraîcheur et d'acidité.

- E300 = acide ascorbique
Acide ascorbique ? effrayant ! Là, on est sur un putain d'enjeu de santé publique.
L'acide ascorbique a un autre nom.
La Vitamine C.
Finalement, peut-être n'y a-t'il pas là de quoi réduire sa consommation de vin ?

- E330 = acide citrique
Ben acide + citrique = c'est l'acide des citrons et autres agrumes.
Suivez le conseil de l'Association France Addictions : arrêtez de mettre une tranche de citron dans votre soda.




Les sulfites.
Forcément.
C'est une valeur sûre.
Une valeur sûre avec "globalement de vrais effets potentiels sur le système nerveux"
De vrais effets potentiels ?
Moi c'est la lecture de ce genre de phrase qui me file de gros effets pas du tout potentiels sur le système nerveux !
Mais en effet les sulfites du vin peuvent être gênants pour les personnes qui sont intolérantes aux dits sulfites.
En ce cas que l'on me permette de faire remartques deux choses :
- il devrait s'agir d'adultes responsables qui, connaissant cette intolérance, ne vont pas boire de vin et échapperont donc aux risques d'addiction au vin,
- au delà du vin il serait prudent d'éviter les abricots secs dont la teneur moyenne en sulfites (1 à 2 grammes de sulfites par kg d'abricots) est très largement supérieure à celle des vins (0.05 à 0.1 g/l). On ne fait pas assez attention aux risques majeurs posés par l'addictiuon aux abricots secs

"86 % des vins contiennent des bisphénols ou phtalates" !?
Sans déconner ...
86%, c'est le résultat d'une étude portant sur des analyses faites à la demande de l'UFC sur un échantillon de 35 vins choisis par cette revue.
Ce résultat n'est en aucun cas révélateur des pratiques et de la réalité de la filière.
EN AUCUN CAS.




Avant de s'afffoler, et sans nier la nécessité de raisonner les traitements et veiller à limiter leur impact sur l'environnement, retenons quand même que selon le Pr Vallet (directeur générale de l'ANSES) : "Cette étude n'avait pas d'objectif d'évaluation des risques sanitaires". 




Coca-Cola :
35 g de sucres pour 335 ml (=104.5 g/l) = 420 kcal
Vin à 15%  :
= 870 kcal
OK, le Coca gagne.
Buvons du Coca.
Sinon y a quoi dans le Coca ?
Eau gazéifiée, sucre, colorant : E150d (Caramel au sulfite d'ammonium), acide phosphorique, arômes naturels, arôme caféine.
Cool.
Merci l'ANPPA : préférons l'acide phosphorique à l'acide citrique.
C'est si bon de se sentir protégé.

Quand au blanc d'oeuf et aux nano particules, là j'avoue être tombé de ma chaise.
C'est que je ne suis qu'oenologue, et pas addictologue.
Le blanc d'oeuf est traditionnellement utilisé pour coller certains vins rouges (lorsque j'étais oenologue conseil dans le Médoc c'était une colle un peu ride ais qui donnait se super résultats ur les rouges charpentés bénéficiant d'une élevage long. Comme les poissons volant évoqués plus haut : ce n'est pas la majorité de l'expère).
Les colles en général et le balnc d'oeuf en particulier ont pour but de former des agrégats protéines / tanins et autres particules qui, étant plus lourds que les composés d'origine, vont sédimenter et être éliminés. Pour ma part il me semble que l'ovalbumine aurait plutôt tendance à éliminer de snano particules qu'à en ajouter.
S'il faut se passer de blanc d'oeuf pour cause de nano particules, je plains sincèrement les amateurs d'omelettes aux cèpes.
(nota : en oenologie l'utilisation d'albuline d'oeuf impose d'indiquer la présence d'oeuf dans le vin. Sauf à faire un test Elisa (Limite de détection = 4 ppb (soit 4 millièmes de milligramme par litre)) qui prouve l'absence d'albumine d'oeuf.





Quand bien même on se sent investi d'une mission,
Quand même est-on convaincu que cette mission est juste,
Quand bien même se sent-on un sauveur de l'humanité
Quand bien même ...
Ce n'est pas une raison suffisante pour se permettre de raconter n'importe quoi
On ne peut pas O-N N-E P-E-U-T P-A-S, même avec les meilleures intentions du monde prétendre protéger ses contemporains en leur mentant éhontément et en faisant feu de tous bois, mêmes les plus moisis.